2015-07-05-oxi

 

Les premiers résultats sont tombés, le référendum, dans lequel les électeurs avaient le choix de se prononcer sur le nouveau programme d'austérité exigé par la Troïka (UE, BCE et FMI) ou des «institutions», a été refusé à 61% par la population grecque. Cette victoire est un pas important.

 

solidaritéS salue cette victoire du non, malgré les pressions continues et massives de la Troïka et de ses alliés en Grèce pour imposer des nouvelles mesures d'austérité pires que sous le gouvernement précédent de droite dirigé par Samaras. Les dirigeants européens et des instances financières internationales n'ont cessé d'agiter les spectres de la peur et de la catastrophe, avec l'assistance des médias grecs contrôlés par la bourgeoisie du pays, en cas de NON au référendum, sans parler du refus des créanciers de prolonger l'aide financière au-delà du 30 juin, poussant le premier ministre grec Alexis Tsipras à annoncer la fermeture des banques et l'instauration d'un contrôle des capitaux.

Depuis six mois, les objectifs de la Troïka sont en effet clairs: faire plier à tout prix le gouvernement grec et les soumettre à leurs exigences néolibérales, dont des nouvelles coupes anti-sociales, une réforme des retraites et une augmentation de la TVA frappant les biens de consommation quotidiens et l'énergie. Le soi-disant « plan d'aide » à la Grèce depuis 2010 est en réalité un crime avec préméditation au vu de ses conséquences sociales : un million de pertes d'emploi, une baisse des salaires de 38%, une baisse des pensions de 45%, une baisse des revenus des ménages de 30%, une augmentation de 98% du taux de pauvreté, une augmentation de 43% de la mortalité infantile. Aujourd'hui, un tiers de la population, les deux tiers des retraités vivent sous le seuil de pauvreté, 28 % des travailleurs et travailleuses, 60 % des jeunes, sont au chômage.

Les pressions de la Troïka avaient également des objectifs politiques. Tout d'abord détruire la volonté démocratique des Grecs qui ont élu Syriza pour s'opposer au plan d'austérité de la Troïka. Ainsi, comme le disait Jean-Claude Juncker à la fin janvier, 4 jours après la victoire de Syriza aux élections : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Mais, il faut aussi ajouter la volonté des bourgeoisies européennes et institutions internationales d'envoyer un message plein de défiance à toutes les populations européennes qui désireraient se soulever contre le diktat des marchés et défendre des aspirations populaires démocratiques.

C'est pourquoi cette victoire du NON au référendum est une leçon de démocratie des classes populaires grecques contre les diktats néolibéraux imposés par les marchés financiers et leurs représentants. Ce vote du NON est également un message d'espoir pour tous les peuples de l'Europe qui luttent contre l'austérité.

solidaritéS souhaite affirmer:

  • ses félicitations pour la mobilisation et le courage des classes populaires en Grèce pour la victoire du «NON» contre les diktats du FMI, de la Banque centrale européenne et de l'UE
  • son soutien à la lutte des classes populaires grecques dans son combat contre toutes les mesures d'austérité imposées par les « institutions »
  • son opposition à l'asile fiscal accordé aux capitaux grecs, en fuite, particulièrement en Suisse
  • sa volonté de voir l'annulation d'une dette reconnue comme illégale, illégitime et odieuse, qui n'est qu'un instrument d'exploitation des travailleurs·euses et de pillage des ressources nationales.