manif retraites fonction publique

Les électeurs·trices genevois se prononceront début mars sur la loi de fusion des caisses de pension de l'Etat de GE, CIA et CEH. Rappelons que solidaritéS avait soutenu ce référendum l'an dernier et décidé d'appeler au NON à une loi qui matérialise une attaque des plus brutales contre la fonction publique cantonale.

 

NON à une loi antisociale

Les retraites du 2e pilier sont partout remises en cause.

Dans le privé, pour diminuer les rentes, l'Union Patronale Suisse revient à la charge avec la baisse du taux de conversion ; l'UPS veut de plus augmenter les cotisations et porter l'âge de la retraite à 67 ans.

Dans le public, les retraites du 2e pilier sont aussi visées : la loi sur la caisse de prévoyance de l'Etat de Genève (LCPEG) qui péjore lourdement les conditions de retraite du personnel en est un parfait exemple.

 

Retraites sacrifiées au profit de la finance

Cette loi cantonale découle de deux lois fédérales soutenues par les milieux financiers et votées en 2010 : la première dépossède pratiquement les salarié-e-s du secteur public de tout contrôle sur leurs caisses, alors qu'il s'agit de leurs salaires différés. La seconde contraint toutes les caisses publiques, contre l'avis des experts, à augmenter sans cesse le taux de capitalisation, donc accumuler toujours plus de capitaux en pleine période de crise.

Cette loi fédérale coûte des milliards aux collectivités publiques et aux assurés. Elle profite uniquement aux banques et renforce la spéculation. Les caisses seront encore plus exposées aux crises financières : en 2008, CIA et CEH ensemble ont perdu 1,5 milliard. C'est un tonneau des Danaïdes qu'il faudra remplir sans fin.

 

Cadeaux aux profiteurs, attaques aux salariés

Ce sont les représentants politiques des milieux financiers et patronaux qui ont voté ces lois fédérales. ils sont donc malvenus de pousser des cris à propos du coût pour les contribuables de cette recapitalisation.

Ce sont ces mêmes représentants qui, en 2010, ont fait voter un cadeau fiscal aux plus riches de ce canton, privant l'Etat de 500 millions de recettes annuelles en pleine période de crise.

Ce sont eux encore qui s'apprêtent à faire un nouveau cadeau, cette fois aux entreprises, privant à nouveau l'Etat de 550 millions de recettes annuelles. En revanche, ils exigent une augmentation faramineuse de la taxe personnelle sur tous les contribuables et des coupes dans l'éducation, la santé, le social.

La LCPEG s'inscrit dans cette attaque globale aux services publics et au personnel assurant les prestations indispensables à la collectivité (écoles, hôpitaux, services sociaux, etc.).

 

Payer plus, plus longtemps, pour recevoir toujours moins !

Alors que tant de générosité est dirigée vers les plus riches, la loi sur la fusion des caisses CIA et CEH prévoit :

- Elévation de l'âge donnant droit à une rente pleine (+ 4 ans CEH ; + 2 ans CIA).

- Allongement de la durée de cotisation à 40 ans (+ 2 ans ½ CEH ; + 2 ans CIA).

- Réduction faramineuse des rentes (origine des droits 30 ans ; retraite à 64 ans) : à la CEH, la rente des nettoyeurs/euses de l'hôpital diminuerait de 386 frs par mois, celle des infirmières de 1143 frs. A la CIA, celle d'une secrétaire diminuerait de 479 frs par mois, d'un éducateur social de 890 frs, d'un-e enseignant-e de 1326 frs.

- Forte augmentation des cotisations : un-e nettoyeur/euse payerait 200 frs de plus par mois, une infirmière 272 frs, un enseignant 335 frs.

- Suppression de fait de l'indexation des rentes.

Toutes ces mesures interviennent alors qu'en fait, les retraites CIA ou CEH sont loin d'être mirobolantes : 56 % des retraité-e-s des hôpitaux touchent une rente entre 400 frs et 1489 frs par mois, 20 % des femmes une rente inférieure à 1000 frs par mois (en moyenne 661 frs).

 

Injustice envers les assurés

La loi cantonale ferait porter 60 % de l'effort sur les assurés, contre 40 % sur l'Etat-employeur. Une injustice envers le personnel !

Le système actuellement en vigueur (répartition-capitalisation) a permis à l'Etat de réaliser en 30 ans des milliards d'économie. Sans les lois fédérales (capitalisation quasi-absolue), même avec l'augmentation de l'espérance de vie, son maintien aurait coûté au pire plusieurs centaines de millions, et non 6,3 milliards sur 40 ans.

Les chiffres de P. Weiss (PLR), soit 6,3 milliards à charge de l'Etat et 2,6 milliards des assurés sont basés sur les seules cotisations, mais « oublient » les baisses massives de rentes. En fait, la charge des assurés serait au minimum de 8 milliards. Ses chiffres sur les rentes ignorent l'entrée tardive dans la caisse et la précarisation des parcours professionnels, notamment des femmes.

 

NON au chantage

Nos contradicteurs n'ont qu'un argument : « ce sera pire en cas de refus de la loi ! ». Pour faire peur, ils vont jusqu'à agiter la menace totalement infondée d'une liquidation de la CIA.

Les travailleurs/euses qui veulent défendre leurs salaires, leurs retraites, leurs acquis sociaux et recourent dans ce but à un moyen démocratique sont soumis au scandaleux chantage d'une punition plus sévère encore en cas de refus de la loi.

Le scénario du pire est déjà contenu dans cette loi qui engage un processus de démantèlement des conditions de retraite dans la fonction publique. Les mesures d'assainissement sont programmées (art. 28 A et 29) et les assurés sont à la merci d'une baisse du taux technique de la Chambre des actuaires (art. 27) qui se répercuterait violemment sur les prestations.

 

Ouvrir le débat sur le 2e pilier

Il est urgent d'ouvrir le débat sur ce système de capitalisation qui nous conduit « dans le mur ». Les promoteurs du 2e pilier promettaient aux salariés des rentes correctes après une vie de travail. Ils ne sont plus capables de tenir ces promesses vu la crise de leur système.

 

Contre ces attaques aux rentes du 2e pilier, dans le privé comme dans le public, défendons nos acquis, renforçons aussi l'AVS !

Pour toutes ces raisons, nous appelons les citoyennes et citoyens à voter NON le 3 mars prochain !