Soutien à Saber, Tesfaalem et tous les autres prisonniers

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Les autorités suisses persistent dans leur aveuglement !

Alors que les drames de la migration continuent de secouer l’Europe, que le système Dublin est arrivé à ses limites, les autorités helvétiques s’obstinent dans leur hypocrisie et continuent à renvoyer des réfugié.e.s dans des pays qui sont aux limites de leurs capacités d’accueil, comme l’Italie.

En vertu des accords de Dublin, les réfugié.e.s qui arrivent en Europe doivent rester dans le premier pays où ils mettent le pied ; dans la grande partie des cas, ce pays est l’Italie. Mais l’Italie n’a pas d’infrastructures d’hébergement suffisantes, et 3/4 des réfugié.e.s dorment ainsi dans la rue. 

Saber en a déjà fait l’expérience. Venu d’Érythrée, l’un des derniers pays totalitaires au monde, Saber est passé par l’Italie avant d’arriver en Suisse. En avril 2015, il a déjà été renvoyé une première fois de Genève à Rome, ligoté comme un criminel. Arrivé à Rome, les autorités italiennes lui ont fait savoir qu’il avait sept jours pour repartir… Alors Saber est revenu en Suisse demander protection. Celle-ci lui est refusée, les autorités helvétiques invoquant les accords de Dublin pour renvoyer son cas à l’Italie. 

Aujourd’hui, Saber est à nouveau en détention administrative. Il attend avec angoisse un renvoi forcé. Personne ici n’a ouvert sa demande d’asile, personne ne lui a demandé pourquoi il fuyait le régime sanglant d’Asmara. 

Saber n’est pas le seul dans cette situation. À Lausanne, Tesfaalem est toujours menacé de renvoi vers l’Italie. Après un mois et demi de détention administrative, Tesfaalem a été libéré en raison de sa santé, mais est toujours assigné à résidence la nuit. Que craint-on, qu’il échappe à un renvoi vers un pays où il ne sera pas soigné?

Que les réfugié.e.s vivent dans les rues et les gares d’Italie, qu’ils et elles n’aient pas accès aux soins médicaux ou à la formation, rien de cela n’importe pour le gouvernement suisse. La loi, c’est la loi, et en l’occurrence ici les accords de Dublin règnent. 

En Suisse, on préfère mettre derrière les barreaux les personnes qui réclament leur droit à vivre dignement plutôt que d’écouter leurs histoires. Il est plus simple en effet de renvoyer loin de nos yeux et de nos oreilles celles et ceux qui ont quelque chose à dire sur le système d’asile européen. 

Saber et Tesfaalem, et tant d’autres, attendent leur renvoi vers un pays qu’ils ne connaissent pas et qui n’a rien à leur offrir. Nous réclamons la libération immédiate de Saber et Tesfaalem, ainsi que celle de toutes les personnes en détention administrative. 

 

Nous demandons la suspension des renvois Dublin, et une politique d’hospitalité à l’égard des migrant.e.s fuyant la guerre, la dictature ou la misère. 


Collectif R
Contact : Pierre Conscience


4 août 2015
refuge(at)stoprenvoi.ch
www.desobeissons.ch

8 août 2015, 13:25 | Lausanne / Migrant-e-s / Vaud

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