Dénonciation des violences policières à la manifestation contre le sommet des spéculateurs

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Mardi 20 janvier, nous avons distribué des tracts avec “le Collectif contre la spéculation sur les matières premières” devant le conseil communal pour dénoncer les violences policière de la dernière manifestation. –> http://demirsonmez.blog.tdg.ch/archive/2014/04/01/des-lact-254571.html

Cette action visait à soutenir l’interpellation de notre conseiller municipal Pierre-Yves Oppikofer qui recevait une réponse de la municipalité le même soir suite à son interpellation « Manifestation du 31 mars 2014 contre la spéculation sur les matières premières : la police dérape ».

 

Texte du tract :

Réponse de la Municipalité à l’interpellation de Pierre-Yves Oppikofer
« Manifestation du 31 mars 2014 contre la spéculation sur les matières premières : la police dérape »

Le Collectif contre la spéculation conteste la version de la Municipalité et considère toujours que l’action de la police était disproportionnée. Cette langue de bois pose les questions suivantes :
— La Municipalité de Lausanne ne devrait-elle pas prendre une position critique face à une réunion de trafiquants qui sèment la misère plutôt que de tenter de décourager une opposition démocratique ?
— La Municipalité de Lausanne ne devrait-elle pas tout mettre en œuvre pour que la protestation légitime contre ce Sommet soit la plus large possible ?
— Le « Financial Times » ou le Beau-Rivage Palace demandent-ils un dispositif policier répressif ?
Paient-ils pour cela et si oui combien ?
— Quel sera le dispositif policier lors de la manifestation de 2015 ?

 
Témoignage d’un jeune manifestant

Fin mars 2014 le Commodities Global Summit, organisé par le « Financial Times » s’est tenu à Lausanne pour la troisième année consécutive. Lors de la manifestation organisée par une partie du Collectif contre la spéculation sur les matières premières, les manifestants ont fait face à un déploiement policier largement disproportionné à leur arrivée devant le Beau Rivage. Témoignage d’un manifestant.

«Tout s’est bien passé jusqu’à ce que nous arrivions à proximité du Beau-Rivage Palace où se tenait le sommet, la police avait bloqué la place Général Guisan, interdisant même l’accès à une partie de la route. Après quelques minutes, plusieurs manifestants ont déplacé les barrières de sécurité pour s’avancer en direction de l’hôtel, bientôt rejoints par d’autres. Nous nous sommes toutefois arrêtés à hauteur des haies bordant la place. Les agents anti-émeute, présents en force, n’ont pas tardé à former un cordon devant les haies, nous empêchant ainsi d’investir le lieu. La foule continuait à lancer des slogans, mais aucun geste de violence n’est à déplorer. Pourtant, sans crier gare, deux agents nous ont copieusement aspergés de spray au poivre, à hauteur de visage, et à quelques centimètres de nos visages.
La foule s’est dispersée quelques minutes et s’est petit à petit rassemblée sur la route, à deux pas du cordon de police. Quelques manifestants pique-niquaient sur le bitume, sur fond de guitare et djembé. La police a alors averti par mégaphone que la manifestation, officiellement dissoute par les organisateurs, serait tolérée jusqu’à 21 h. Dès 20 h 50, voyant que l’étau se resserrait, nous avons préféré partir et nous diriger vers le château d’Ouchy. Une ou deux personnes ont tenté de barrer la route à des véhicules de la police qui étaient en train de quitter les lieux. Elles ont été chassées au canon à eau, sous les yeux médusés des touristes et badauds.
Sur le point de remonter l’avenue d’Ouchy, je discutais avec des amis pour savoir si nous allions boire un verre ensemble. Au moment où nous nous y attendions le moins, les policiers sont revenus à la charge. Ils nous ont ordonné de nous mettre contre le mur et de présenter nos papiers d’identité. Ils nous ont ensuite attaché les mains derrière le dos. Certains militants ont été brutalement plaqués au sol, sous prétexte qu’ils avaient osé protester contre l’intervention… Nous avons alors été embarqués dans des ‹ cages à poules › en direction de l’hôtel de police.
Une fois sur place, des contrôles d’identités supplémentaires et des fouilles ont été effectués. Nous avons été photographiés et avons dû donner nos empreintes digitales. Nous avons ensuite été placés dans une sorte de hangar. Nous étions une vingtaine à attendre pendant des heures. Vers minuit, nous avons commencé à être relâchés au compte-goutte, bien entendu avec interdiction de regroupement. Il n’y avait plus de trains et certaines personnes ont sans doute passé la nuit dans la rue.

Début juillet, nous avons reçu une amende de 250 francs pour ‹ trouble à l’ordre public et/ou entrave à l’action d’un fonctionnaire ›. Les organisateurs de la manifestation ont eux aussi été amendés, alors même que rien de concret ne leur a été reproché. Oui, nous avions franchi les barrières de sécurité. Mais cela justifie-t-il l’usage du spray, compte tenu du caractère pacifique de la manifestation ? Et comment expliquer l’inculpation d’une vingtaine d’« ex-manifestants », qui se trouvaient alors à 130 mètres du Beau-Rivage et dont la grande majorité n’a commis aucune infraction ? »

JL & NW

22 janvier 2015, 14:54 | Conseil communal / Lausanne

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