AGT/solidaritéS au Grand Conseil vaudois

Voici les dernières motions & intiative du groupe A Gauche toute! (documents à télécharger):
Initiative constitutionnelle pour un salaire minimum cantonal
Motion pour une commission indépendante d’enquête pour instruire les plaintes déposées à l’égard de la police
Motion «Avoir un toit est un droit»

Voici le développement de l’initiative pour un salaire minimum cantonal:
«Madame la Président, Mesdames et Messieurs les députés,
La grande majorité des salariés, en Suisse comme dans le canton de Vaud, peuvent le constater quotidiennement: leur pouvoir d’achat a stagné depuis 10 ans, quand il n’a pas diminué. Seulement 37 % d’entre eux sont d’ailleurs couverts par une Convention collective de travail (CCT) et plus de la moitié des CCT ne prévoient aucun salaire minimum. Dans la très grande majorité des secteurs professionnels, c’est donc la loi de la jungle qui domine  et les salaires à l’embauche sont à la baisse. De très nombreux jeunes touchent ainsi, pour ce qu’on appelle des petits boulots, des salaires de misère. De plus près de 100’000 personnes occupent en Suisse un job à temps partiel, faute d’avoir trouvé un emploi à plein temps. Notons que les employeurs se débarrassent très souvent des salarié-e-s comme des Kleenex après usage, en particulier pour nombre de salariés de plus de 40 ans! La protection légale contre les licenciements est quasi nulle.

Selon les statistiques officielles, entre 1993 et 2002, 1,2 million de personnes ont connu en Suisse le chômage. Une personne active sur quatre s’est donc trouvée au moins une fois sans emploi durant cette période, avec la dégringolade de son revenu que cela entraîne. Et il ne s’agit là que du chiffre officiel du chômage, qui sous-estime largement la réalité! Les mécanismes mis en place par la Loi sur l’assurance-chômage constitue en effet un rouage essentiel de la politique de pression à la baisse sur les salaires à travers la pression exercée sur les chômeuses et chômeurs pour accepter un travail dit «convenable» et bien évidemment diminution de leur revenu liée au montant de l’indemnité de chômage Sur le plan financier, cette précarité croissante a des conséquences dramatiques: aux bas revenus s’ajoutent souvent une absence de couverture en terme d’assurance, avant tout ce pour ce qui a trait aux accidents, professionnels ou non, à l’incapacité de travail en cas de maladie et au chômage. Par ailleurs les revenus sont irréguliers et peuvent varier de semaine en semaine. En ce qui concerne les vacances, une indemnité sur le salaire horaire est garantie très souvent. II existe certes des périodes de non travail qui ne peuvent en aucun cas être assimilées à des «vacances», au sens de vacances payées. II n’est guère étonnant que la très grande majorité de ces salariés à bas revenus est contrainte de faire de lourds sacrifices pour financer la formation d’un adolescent ou s’offrir un minimum de loisirs.
Selon une récente étude publiée par Caritas, près d’un million de personnes dépendent d’une aide privée ou publique, dont au moins 250’000 enfants. Quelque 20% de la population court le risque de glisser dans la pauvreté à la suite d’un accident dans l’existence, par exemple un divorce, le chômage, la perte d’une rente AI ou une facture de dentiste… Dans le canton de Vaud comme ailleurs, elles et ils travaillent dans des secteurs tels la vente, les services à domicile, l’agriculture, le nettoyage ou l’hôtellerie. En majorité, ce sont des femmes qui occupent ces emplois, dont la forme est dite «atypique»: temps partiel contraint, travail temporaire ou sur appel, travail de durée déterminée. Leur nombre augmente avec la précarisation des conditions de travail. Les jeunes sont particulièrement touchés. Ce n’est en conséquence nullement le fruit du hasard si un crédit supplémentaire devra être discuté prochainement par le Grand Conseil compte tenu de l’explosion des demandes de l’aide sociale, comme vient de l’annoncer le Chef du Département concerné.
Pour mettre un cran d’arrêt à cette pression vers le bas des salaires, en particulier pour lutter contre le dumping salarial, l’introduction d’un salaire minimum légal cantonal que l’on devrait fixé à 3’500 francs net (13 fois par an) est une nécessité.
Je demande donc le renvoi de cette initiative constitutionnelle en commission.

27 octobre 2007, 15:43 | Grand Conseil

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