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Le 28 janvier 2015, les exécutifs chaux-de-fonnier et loclois dénonçaient la suspension des travaux de rénovation à l'hôpital de La Chaux-de-Fonds. Dans la même salle où se tint cette conférence de presse, fut constitué, dans l'après-midi du 1er mars 1848, le gouvernement provisoire de la république neuchâteloise.

 

Ce symbole semble avoir dérangé la presse régionale. Laquelle s'empressa de fustiger par la plume de son rédacteur en chef « des autorités communales regardant en arrière vers le 19e siècle, en faisant référence à 1848 pour manifester leur désarroi par rapport au Conseil d'Etat » (Nicolas Vuillemin, L'Impartial, 29.1.2015). Pour ce chantre d'une supposée modernité, il faudrait se plier aux ukases d'un gouvernement, ayant remplacé le droit divin royal par l'axiome de la baronne Margaret Thatcher. TINA : « There is no alternative » (Il n'y a pas d'alternative).

Or, la référence à 1848 n'est pas si démodée. Les républicains de 1848 (et leurs prédécesseurs de 1831) voulaient garantir l'égalité entre les citoyens et en finir avec l'aristocratie neuchâteloise du Bas. A entendre aujourd'hui pontifier les « expert-e-s » prônant la « mammouthisation » des structures cantonales (notamment hospitalières), on voit à quel point la morale civique s'est dégradée...

Ce gouvernement – « à majorité socialiste »... - se pose en continuateur des républicains de 1848. Il faut lui renvoyer (dans les gencives) la réponse d'un vrai socialiste, Jean Jaurès (1859-1914), à la droite de son temps : « Parce que nous luttons pour un idéal nouveau, c'est nous qui sommes les vrais héritiers du foyer des aïeux. Nous en avons pris la flamme, vous n'en avez gardé que la cendre » (« Pour la laïque » : discours à la Chambre des députés, 24 janvier 1910).

Hans-Peter Renk

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