Le formidable accroissement de la mobilité au cours des dernières décennies n’est pas dû au fait que nous aurions toutes et tous attrapé soudainement la « bougeotte ». Non, ce phénomène, qui vaut également, voire davantage encore pour les marchandises, est causé par la mondialisation du marché et la concentration du capital. Et ce dernier est à ce point puissant et pervers qu’il parvient à engranger les bénéfices de l’opération et à en faire supporter les retombées négatives (pollution, épuisement des ressources, etc.) par la collectivité.

On ne sautera donc pas de joie à l’idée de dépenser des milliards pour le financement des infrastructures de transport, mais on ne peut que saluer le fait d’investir dans le développement du rail plutôt que, par exemple, dans le percement d’un nouveau tube routier au Gothard. Tant qu’à se déplacer et à transporter des marchandises dans tous les sens, autant le faire par un moyen respectueux de l’environnement. Il en va du maintien de la sécurité d’un réseau arrivé à saturation et également du respect des conditions de travail de celles et ceux qui le font fonctionner. Pour les Neuchâtelois, l’adoption de ce contre-projet à l’initiative populaire « Pour les transports publics » permettra en outre de faire enfin sauter le verrou de Gléresse, condition indispensable à la mise en place d’une cadence à la demi-heure sur la ligne du Pied du Jura.

Un OUI massif le 9 février constituera un signal clair de l’attachement du peuple suisse à ses transports publics en général et à son réseau ferroviaire en particulier.