Violence contre une, violence contre toutes !

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Le 25 novembre 2015, environ 300 personnes se sont réunies autour du Collectif du 25N afin de protester contre les violences sexistes à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Alors que les femmes s’organisaient partout dans le monde, Lausanne restait trop silencieuse. Deux collectifs féministes lausannois (Feminista et L.) ont regroupé des femmes afin d’organiser une manifestation pour dénoncer les violences faites aux femmes et rendre visible cette grave violation des droits humains. Nous sommes révoltées contre toutes les violences sexistes, ainsi que les connivences et les justifications qui les entourent. La « Batuc’ira » est ainsi née : une batucada de la colère, bruyante, contre ce silence social assourdissant qui légitime les violences masculines envers les femmes. Un grand feu final a aussi été érigé pour revendiquer que nous sommes les petites filles des sorcières qu’ils n’ont pas pu brûler.

Des violences systémiques contre les femmes

Il existe depuis plus de 20 ans un consensus juridique international stipulant que les violences sexistes existent de manière structurelle et s’expliquent par le système de domination des hommes sur les femmes : le patriarcat. Les violences sont l’expression la plus brutale des inégalités entre les hommes et les femmes*.

La situation actuelle en Suisse est catastrophique. D’une part, les politiques ont tendance à véhiculer l’idée d’une symétrie des violences, c’est-à-dire qu’autant les hommes que les femmes subissent des violences. C’est nier la réalité : la plupart des violences commises contre des hommes sont le fait d’autres hommes. D’autre part, les médias parlent encore des violences sexistes comme de faits divers en mélangeant amour et violence (le « drame passionnel »). Or, la violence sexiste n’a rien à voir avec l’amour.

La violence sexiste n’est jamais la faute de la victime. Une agression n’est jamais légitime. La dynamique des violences n’est pas symétrique, mais cyclique. Les femmes victimes de violence continuent trop souvent à vivre dans la honte et la culpabilité. La honte doit changer de camp ! De plus, de nombreuses femmes étrangères risquent l’expulsion si elles dénoncent leur conjoint violent. Nous revendiquons la protection de leur droit de séjour dans les contextes de violences masculines dans le couple.

Un combat qui nous concerne toutes et tous

Les violences ne sont pas une fatalité et ne sont pas un fait de la nature, mais un fait social. La lutte contre les violences sexistes nous concerne toutes et tous. Le silence sociétal est complice des agresseurs. L’impunité des agresseurs est trop récurrente. Nous, en tant que femmes, avons droit à une vie libre, sans violences, sans humiliations, sans discriminations. Nous luttons pour que cela soit un jour réalité.

 Glòria Casas Vila  et  Anna Sokol  pour Feminista

10 décembre 2015, 17:29 | Féminin/masculin / Lausanne

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