Occupation de l’église St-Laurent. Stop aux renvois vers l’Italie !

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Depuis le dimanche 8 mars dernier, l’église Saint-Laurent à Lausanne est habitée par six ré-fu-gié·e·s erythré-en·ne·s et ethiopien·ne·s. Tou·te·s sont me-nacé·e·s de renvoi en vertu des accords dits de Dublin qui prévoient que les demandes d’asile soient examinées par le premier pays signataire sur le sol duquel le·la requérant·e pose le pied pour la première fois. Sou-tenu·e·s par le Collectif R, ils et elles demandent un moratoire sur les renvois Dublin, en particulier les renvois vers l’Italie. A travers un courrier adressé au président socialiste du Conseil d’Etat vaudois, Pierre-Yves Maillard, le collectif demande l’ouverture de négociations sur la base des revendications présentées dans leur manifeste.

Une semaine après l’ouverture du refuge, le manifeste mis en ligne avait récolté plus de 1600 signatures de ci-toyens·ne·s soutenant cette occupation ainsi que les revendications du collectif. Un rassemblement et une manifestation à moins d’une semaine d’intervalle ont réuni entre 300 et 400 personnes dans les rues de Lausanne. Des député·e·s au Grand Conseil vaudois, de tout bord politique, ont émis un communiqué de presse à l’attention du Conseil d’Etat afin que ce dernier trouve des solutions pour les occu-pant·e·s du refuge et fasse pression au niveau fédéral pour que les renvois vers l’Italie cessent.

Des mesures nécessaires et possibles

Il s’agit d’une réelle situation d’urgence humanitaire. La mise en pratique des accords de Dublin est insupportable pour les pays du sud de l’Europe et particulièrement l’Italie. Ces accords constituent une forme crasse de dumping sur le droit d’asile qui met en péril la vie de milliers de réfugié·e·s déjà gravement trau-ma-tisé·e·s par les persécutions politiques qu’ils et elles ont fui. Malgré les nombreux soutiens mentionnés plus haut, malgré la sonnette d’alarme déjà tirée par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et le Haut commissariat pour les réfugiés (HCR) à propos de la situation désastreuse en Italie, le Conseil d’Etat persiste dans son mutisme. Aucune réponse n’a été donnée aux deux courriers qui lui ont été adressés.

Pourtant, des solutions peuvent être envisagées. A la suite d’un arrêt de la CEDH concernant les conditions d’accueil en Grèce, les renvois vers ce pays ont été suspendus. D’autre part, la « clause de souveraineté » permet à tous les pays signataires des accords de Dublin de traiter sur le fond une demande d’asile. Ces décisions doivent se prendre au niveau fédéral, mais pour l’heure, et avant que de telles solutions soient appliquées, l’exécutif vaudois peut et doit agir. Les décisions de renvois « Dublin » vers l’Italie émanant de Berne ne doivent plus être appliquées par le canton. Cette marge de manœuvre existe mais nécessite une volonté et un courage politique qui semble, actuellement, faire défaut à la majorité rose-verte du Conseil d’Etat vaudois.

Les prochaines semaines verront d’autres actions mises en œuvre par le collectif R. Au cas où cela n’était pas déjà fait, nous vous appelons à signer le manifeste du collectif R sur le site desobeissons.ch. Vous y trouverez également les témoignages des occu-pant·e·s du refuge et toutes les informations concernant la suite de cette lutte. SolidaritéS affirme son soutien à la lutte des occu-pant·e·s du refuge et relaiera l’ensemble des appels aux futurs rendez-vous et actions qui seront organisés.

Vincent Trunde

 

2 avril 2015, 13:57 | Grand Conseil / Lausanne / Migrant-e-s

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