La centralité du salaire minimum en Europe et aux Etats-Unis


 

Soirée-débat avec Michel Husson

Economiste renommé et chercheur au sein de L’Institut de recherches économiques et sociales (IRES – Paris), auteur de nombreux ouvrages, dont Le capitalisme en 10 leçons (2012), Un pur capitalisme (2008), et co auteur du livre Salaire et compétivité, pour un vrai débat (2013)

Mardi 6 mai
20 h
Buffet de la Gare — (Salle des Vignerons)

Lausanne

La revendication d’un salaire minimum légal permettant de vivre convenablement est défendue aujourd’hui comme une perspective centrale par de nombreux syndicats et forces politiques dans le monde. C’est vrai dans les pays où le salaire minimum existe déjà, mais où il est notoirement trop bas pour assurer une vie décente, comme aux Etats-Unis, où plusieurs organisations syndicales revendiquent actuellement son doublement, de 7,25 à 15 $ de l’heure. En France aussi, la CGT, exige son aug- mentation, de 9,5 à 11,2 € de l’heure… En Angleterre, où il va être porté à 6,5 £, les Trade Unions (syndicats) demandent 8 £ l’heure. En Allemagne, il sera introduit pour la première fois en 2015, au niveau très modeste de 8,5 € l’heure. Dans le contexte actuel d’attaque généralisée contre les salaires, où les working poor sont de plus en plus nombreux, cette bataille permet en outre de faire un pas vers l’égalité salariale : 70 % des bas salaires concernent les femmes !

En Suisse, la majorité des salarié·e·s ne sont couverts par aucune convention collective, voire par des conventions ne contenant aucune disposition salariale, ce qui n’est pas le cas en Allemagne et en Scandinavie, où il n’y a pas non plus de salaire minimum légal jusqu’ici. Le vote d’un grand nombre de salarié·e·s suisses contre la libre circulation, le 9 février dernier, en dépit d’un taux de chômage modeste, en comparaison européenne, s’explique en grande partie par la crainte du dumping salarial dans un pays largement dépourvu de dis- positifs légaux ou conventionnels pour défendre le niveau des salaires, et où la prévoyance sociale est particulièrement faible. Ce vote va malheureusement accentuer encore les divisions entre Suisses, étrangers établis, frontaliers, détenteurs·trices de permis précaires, voire sans papiers… sans contrecarrer le développement des très bas salaires, bien au contraire.

C’est la raison pour laquelle la votation du 18 mai pour l’introduction d’un salaire minimum de 22 francs de l’heure (4000 francs par mois) est une échéance d’importance capitale, non seulement en Suisse, mais à l’échelle européenne. Si la mobilisation des principaux intéressés est indispensable, nous devons nous tenir à leurs côtés pour combattre la peur des représailles patronales, en particulier dans les branches où les travailleurs·euses étrangers sont particulièrement nombreux. Raison de plus pour voter OUI au salaire minimum le 18 mai.

Venez en discuter à l’occasion de cette soirée-débat !

18 avril 2014, 15:45 | Economie / Lausanne / Travail

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