HNE pourtales

Le PLRN annonce le dépôt au Grand Conseil de quatre projets de lois dont le but évident est de vider de toute sa substance la CCTSanté21 actuellement en renégociation. Swiss Medical Network (anc. Genolier), non signataire de cette convention, s'est invité à la table de négociation avec la bénédiction du ministre socialiste L. Kurth en charge de la santé.

 

La CCTSanté21 relue et corrigée par SMN/Genolier et le PLRN

Contre toutes les règles établies, et sous prétexte que Swiss Medical network (SMN) est soi-disant devenu un acteur incontournable dans le secteur de la santé, on le laisse venir négocier, lui, qui a déjà imposé des conditions de travail moins favorables au personnel dans tous les établissements qu'il gère. Tout en prétendant qu'il n'est pas question de toucher aux salaires (!), le PLRN le dit noir sur blanc , il s'agira, avec ses projets, de renégocier « (...) certaines conditions engendrant des coûts insoutenables pour le canton. (...) on citera, par exemple, cinq jours de vacances accordés en moyenne en plus par année par rapport aux autres conventions, un travail hebdomadaire calculé sur la base de 40h et non de 42h, les samedis considérés comme des dimanches et payés comme tels. ». Et bien sûr, cerise sur le gâteau : il s'agira selon le PLRN d'introduire l'annualisation du temps de travail (comme chez Genolier) dans le but de supprimer toutes les heures supplémentaires, actuellement (un peu) mieux rémunérées.

Baisse des indemnités pour inconvénients de service, augmentation du temps de travail, salaire au mérite à la place de la reconnaissance de l'ancienneté.... bref, ils veulent obtenir une grande flexibilité des employé.e.s, laissant complètement de côté la difficulté et la pénibilité de ce genre d'emplois tout en faisant des économies substantielles. Mais le PLRN ne s'arrête pas là : dans une étape dite initiale, il propose d'exclure du champ d'application de la CCT tout le personnel non-soignant (jardinier, cuisiniers, secrétaires, etc.). L'attaque est de taille.

Le partenariat public-privé dans l'air du temps....

Leitmotiv du Conseiller d'Etat L. Kurth, le partenariat public-privé est présenté comme la solution miracle qui devrait aider à résoudre tous les problèmes dans la santé. Dans le haut du Canton, les autorités politiques (conseils communaux à majorité PS et POP), croyant pouvoir ainsi « sauver l'hôpital du Haut », en sont elles aussi venues à s'allier avec le diable. On s'aveugle en ne voulant pas voir que l'acteur privé SMN ne sélectionne que les secteurs qui lui conviennent, ceux qui rapportent plus qu'ils ne coûtent : l'ambulatoire, l'orthopédie, la gynécologie, les accouchements, l'ophtalmologie... Qu'en est-il pour cette femme âgée d'une soixantaine d'années qui, un dimanche très matinal, prise de douleurs abdominales violentes, se retrouve devant une porte fermée alors qu'elle se rend à l'hôpital de la Providence qu'elle et sa famille ont toujours fréquenté et qui maintenant a changé ses règles? Evidemment, garder un service d'urgence ouvert 24h sur 24 a un prix que SMN refuse d'assumer. C'est un jeu déloyal et dangereux pour les patients. Un refus de prestations à la population que les autorités politiques cautionnent avec leur attitude complaisante face à SMN.

Non à une CCT au rabais

En détériorant la CCTSanté 21 si durement acquise et en voulant la réduire à des conditions du niveau du code du travail, le PLRN et SMN/Genolier occultent toute la partie humaine d'un hôpital. Les patient.e.s méritent de la compassion et de l'empathie de la part des soignant.e.s et cela ne se quantifie ni en temps ni en argent. Un personnel stressé et pressurisé ne pourra plus dispenser correctement les soins. Est-ce ce monde-là que nous voulons, nous qui sommes toutes et tous amenés un jour ou l'autre à être confrontés à la maladie et/ou à la vieillesse?

Il est urgent de réagir et de manifester notre soutien sur le plan local et national à un hôpital public de qualité et au service de tous, avec un personnel respecté et partenaire des négociations et non considéré comme un coût qu'il faut réduire.

La santé est un bien précieux auquel chacun a droit et son accès un bien public sur lequel on ne devrait pas pouvoir spéculer.

SolidaritéS/NE