HNE pourtales

Il ne se passe pas une semaine sans que le Conseil d'Etat, la direction d'HNE ou son Conseil d'administration occupent la une des médias pour rassurer la population et répondre à ceux qui dénoncent les déséquilibres flagrants –et contraires à la loi- entre les sites de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel. Mais les grandes phrases de Laurent Kurth, ministre de la santé qui en ce début d'année 2016 a tenu à présenter sa « vision de la santé publique du XXIe siècle » et les propos qui se veulent politiquement corrects de Philippe Bolla, le nouveau directeur général d'HNE qui parle « de défendre et développer l'hôpital public » cachent mal la politique erratique d'HNE vis-à-vis de l'hôpital de la Chaux-de-Fonds.

 

Un nouveau directeur général par intérim a été nommé pour deux ans ; c'est un copain de la présidente du Conseil d'Administration, ce qui n'est pas interdit, mais c'est lui qui se trouvait à la tête du cabinet de consultation Avimed à qui le Conseil d'Etat avait commandé un rapport en 2012, dont la conseillère d'Etat en charge de la santé de l'époque, Gisèle Ory, avait dit publiquement tout le mal qu'elle en pensait. Mais M. Bolla est là pour aider à réorganiser HNE et proposer de substantielles économies ; il ne le cache pas, il souscrit à un site unique de soins aigus sur le Littoral.

Cinq membres de la commission santé du Grand Conseil (POP, PS et UDC) du haut du canton et du Val de Travers ont rédigé un rapport de minorité pour contester la politique hospitalière cantonale, en particulier la suspension des travaux de rénovation de l'hôpital de la Chaux-de-Fonds et la fermeture annoncée des sites de réadaptation. Les autorités communales du Haut du canton avaient elles aussi exprimé de vives inquiétudes et dénoncé la politique d'HNE, mais cela n'a pas empêché HNe de décider,

à mi-décembre, que dès juillet 2016 le bloc opératoire du site de la Chaux-de-Fonds serait non seulement fermé tout le week-end, mais aussi, en semaine, pendant la nuit.

Quand vous habitez la Chaux-de-Fonds ou le Locle (au Val-de-Travers on n'y croit déjà plus) vous voulez avoir la garantie que si vous ne vous sentez pas bien au milieu de la nuit vous avez un hôpital à proximité pour un examen, parce qu'un taxi de nuit (si vous n'avez pas de voiture et personne pour vous transporter) ça vous coûte 100.-, et pour le retour pareil s'il n'y a pas nécessité d'hospitalisation. Un prix prohibitif pour les personnes à bas revenus. La fermeture de la maternité de la Chaux-de-Fonds crée déjà ce genre de problèmes. Une femme enceinte, sans moyens de transport et avec de faibles ressources, qui a des contractions, hésite devant un tel montant. Raison pour laquelle nous continuerons à défendre des maternités de proximité, en particulier la réouverture de celle de la Chaux-de-Fonds, raison pour laquelle aussi nous nous opposons à tout démantèlement de l'Hôpital de La Chaux-de-Fonds.

La convention collective qui régit les conditions de travail du personnel de la santé est elle aussi attaquée de toutes parts et Genolier qui ne cesse de la dénoncer -qui n'en est pas signataire et annonce publiquement qu'il ne la signera pas dans les conditions actuelles- s'est introduit dans la négociation uniquement pour la saborder.

On n'a pas fini de parler des hôpitaux dans le canton de Neuchâtel. Un rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil est annoncé pour ce printemps et une votation est agendée pour 2017, mais les développements de ces derniers mois n'annoncent rien de bon.

Marianne Ebel