bibliobus

Dans nos précédents numéros, nous avions signalé la pétition lancée contre la proposition du Conseil supprimant la subvention cantonale au Bibliobus (480.000 francs, soit la moitié du budget total de cette institution). Cette pétition a remporté un franc succès : le vendredi 23 octobre, 20.121 signatures ont été déposées à la Chancellerie cantonale. Elles ont été récoltées en un peu plus d'un mois, notamment grâce à une mobilisation exceptionnelle.

 

Dans l'histoire neuchâteloise, il faut remonter – pour enregistrer un tel succès – à la pétition lancée en 2009 à La Chaux-de-Fonds (15.000 signatures en deux semaines) pour défendre l'Hôpital de cette ville. On sait, malheureusement, le destin réservé à cette pétition-là : le gouvernement d'alors (suivi par ses successeurs) l'a dédaigneusement classée...

De toute évidence, l'actuel Conseil d'Etat s'inscrit dans la même logique pour la pétition en faveur du Bibliobus. Il a donc fait donner un voltigeur – poste éminemment exposé, comme l'enseignent tous les manuels de stratégie militaire – en la personne de M. Jean-Claude Marguet, chef du Service cantonal de l'enseignement obligatoire. Constatant que de nombreux enfants ont signé la pétition ou même récolté des signatures en sa faveur, M. Marguet met en doute la légitimité de la pétition.

Or, le très jeune âge d'une partie des signataires se comprend aisément : « 156 classes utilisent le Bibliobus dans le cadre de leur programme scolaire. L'association assure 300.000 prêts par année, qui profitent à 13.000 lecteurs, dont les trois-quarts ont moins de quinze ans » (L'Express/L'Impartial, 24.10.2015). Ceux-ci sont directement concernés !

Lors du débat sur le budget au Grand Conseil, solidaritéS proposera de rétablir le montant intégral de la subvention au Bibliobus. En effet, ce n'est pas le premier mauvais coup porté à une institution culturelle. Il est donc temps que le jeu de massacre se termine.

Hans-Peter Renk