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A qui serait tenté de soutenir en Europe (et en Suisse) la droite national-conservatrice (qualifiée, par paresse intellectuelle, de « populiste »), la politique anti-sociale de ces partis au pouvoir est utile à connaître.

Ainsi, en Hongrie, le FIDESZ (dirigé par Viktor Orbán) a fait voter, en décembre 2018, une loi prévoyant 400 heures supplémentaires de travail par an (contre 250 jusqu’alors), payables dans un délai de 3 ans ! Mais cette loi est contestée dans tout le pays.

Pour détourner l’attention, Viktor Orbán vient de faire déboulonner la statue de Imre Nagy (1896-1958), devant le Parlement. Premier ministre en 1953-1955 et en octobre-novembre 1956, vétéran du communisme hongrois, Imre Nagy fut pendu le 16 juin 1958 à la prison de Budapest, pour son rôle dans la révolution anti-stalinienne de 1956. Il fut réhabilité en 1989.

Nostalgique du régent Miklós Horthy (1919-1944), qui engagea le pays dans la 2e guerre mondiale aux côtés des nazis, Viktor Orbán déteste manifestement Imre Nagy et l’a fait récemment calomnier par certains de ses larbins.

Peut-être est-ce aussi dû aux mesures prises par ce dernier en 1953. « Il instaure dans ce pays socialiste, ignorant des progrès élémentaires du socialisme syndical, la journée de huit heures dans l’industrie aussi bien dans l’administration » (Tibor Meray, Budapest, 23 octobre 1956. Paris, R. Laffont, 1966).

« Pour mieux ménager les forces des travailleurs, nous réduirons le nombre déraisonnablement élevé des heures supplémentaires, ainsi que le travail dominical » (Imre Nagy, Discours au Parlement hongrois, juillet 1953).

 

Hans-Peter Renk (militant altermondialiste)

Article paru dans Arcinfo, n° 23 (29 janvier 2019)