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Taxe sur l'énergie : refus d'une fausse piste...mais l'urgence d'agir pour une révolution énergétique est toujours là !

solidaritéS se réjouit du refus de l'initiative des Verts Libéraux visant à remplacer la TVA par une taxe sur l'énergie, mais tient à rappeler qu'en la matière, le statu quo est insoutenable : nous devons donc travailler au plus vite à des propositions alternatives en matière de décroissance énergétique.

 

Une initiative antisociale, qui prend le problème à l'envers

Cette initiative aurait eu un effet très inégal sur la consommation d'énergie : elle aurait frappé d'abord les plus bas revenus et les consommateurs les plus « captifs », tout en épargnant les plus nantis. Ainsi, si un riche propriétaire peut facilement isoler sa maison individuelle aux meilleures normes et y installer des panneaux solaires, ce n'est pas le cas du locataire d'un immeuble, totalement tributaire du propriétaire et de sa volonté de rénover ou non. En ce qui concerne les transports, même si en zone urbaine la marge de manœuvre individuelle est plus grande qu'en rase campagne, vouloir changer les comportements simplement par une hausse massive du prix de l'essence c'est prendre le problème à l'envers, car la transition vers des transports écomobiles est avant tout un question de choix collectifs politiques : aménagement du territoire, développement des transports collectifs et de leur gratuité, réduction des capacités routières et des parkings, etc.

À ce propos, on notera que les initiateurs du texte (Verts Libéraux) sont à Genève de fervents soutiens à la construction d'une traversée autoroutière du lac, ce qui est pour le moins paradoxal ! Quant à l'abolition de la TVA, on peut légitimement douter qu'elle aurait mené à une baisse équivalente des prix, les commerçants en profitant sans aucun doute pour augmenter leurs marges.

Energie : il faut agir !

Ceci dit, l'urgence d'une révolution énergétique reste là : la catastrophe climatique en cours nous impose de nous débarasser au plus vite de notre dépendance aux énergies fossiles, et une sortie immédiate du nucléaire est indispensable pour des raisons évidentes de sécurité. Pour solidaritéS, il faut privilégier des mesures collectives et globales portant sur les choix de société avant des mesures de marché qui font reposer la transition énergétique sur les comportements individuels » : plan ambitieux de rénovation des bâtiments (avec financement conjoint des propriétaires et de l'Etat, avec une reprise en mains publiques d'un maximum de terrains et de bâtiments), soutien massif au développement des énergies renouvelables avec arrêt immédiat des subventions directes et indirectes aux énergies fossiles, tarifs progressifs de l'énergie (gratuité pour les besoins fondamentaux et renchérissement important du « mésusage »), instauration d'une taxation du kérosène, aides ciblées à la transition énergétique des foyers en situation de « précarité énergétique », développement des transports publics à des prix attractifs, moratoire sur l'extension du réseau routier, diminution importante des places de parking en Ville, développement de la mobilité douce, etc.

Politique des caisses vides :
NON à l'initiative du PDC, mais le combat continue !

solidaritéS se réjouit que la population ne soit pas tombée dans le piège de l'initiative promettant d'« aider les familles ». En effet, la défiscalisation des allocations familiales aurait créé un trou dans les caisses de la Confédération (1 milliard de manque à gagner, voire davantage !) pour offrir des avantages en particulier aux familles n'en n'ayant pas besoin, et ceci à l'heure où la plupart des cantons votent des budgets d'austérité qui laminent les services publics, l'aide sociale, les budgets d'éducation... et où ce sont les plus précarisés qui en font les frais, notamment les familles.

Nous défendons une politique qui, au contraire, vise à soulager les familles dans le besoin et à améliorer les prestations en terme d'éducation : augmentation des places en crèche, renforcement de l'enseignement public et du soutien scolaire, etc. Ce n'est pas en baissant les impôts des nantis que nous y parviendrons ! Cette initiative a heureusement raté sa cible, mais nous poursuivrons la lutte contre la politique des caisses vides ces prochaines années : en particulier la troisième réforme de l'imposition des entreprises (RIE III) qui générerait des centaines de millions en moins dans les caisses de l'Etat.

solidaritéS