OUI à la loi sur les heures d’ouverture des commerces (LHOCom)

Un donné pour un rendu : la modification de la loi sur l’ouverture des magasins n’est pas idéale….

Les syndicats ont signé une Convention Collective de Travail (CCT) avec les patrons des magasins qui protège les employé.e.s é les plus précaires en acceptant en contrepartie l'extension des horaires d'ouverture des magasins d'une demi-heure en semaine et d'une heure le samedi. Alors que la droite voudrait forcer tous les cantons à ouvrir jusqu'à 20h minimum, avoir une CCT cantonale de force obligatoire est un grand avantage qu'auraient les employé.e.s de la vente à Neuchâtel.

C'est dans un contexte d'attaque systématique de la droite contre le droit des travailleuses et travailleurs à avoir une vie à côté du boulot que solidaritéS, après une discussion approfondie et des avis partagés parmi ses membres, recommande de voter oui à la révision de la loi sur les commerces en encourageant parallèlement les vendeuses et vendeurs à s'organiser dans les syndicats pour verrouiller les acquis apporté par la CCT vente.

http://www.unia.ch/CCT-Conventions-collectives.2769.0.html

http://www.solidarites.ch/journal/d/article/5729

 

La convention  de force obligatoire prévoit entre autres :

 

  • un salaire minimum mensuel de 3467.-, pour le personnel non qualifié, 3800.- après trois ans d’expérience dans la branche et plus pour le personnel qualifié. C’est une amélioration bienvenue pour tous les bas salaires dans les nombreux petits commerces, boutiques et enseignes, mais ne concerne pas le personnel de la Migros et de Coop qui ont leur propre convention collective ;
  • un horaire pour plein temps de 42h par semaine (contre les 45h prévues actuellement par la loi sur le travail) ;
  • un horaire défini et annoncé deux semaines à l’avance, ce qui facilitera la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale ;
  • la suppression du travail sur appel, un mode d’engagement pratiqué encore par de nombreux commerces, en particulier au moment des fêtes (Noël, Pâques), et qui désorganise et déstablilise la vie privée de façon inadmissible.

 

Mais, cette convention n’entrera en vigueur que si la modification des heures d’ouverture des commerces est acceptée, soit une ouverture des commerces jusqu’à 19h le soir, à 18h le samedi, ainsi que deux  nocturnes jusqu’à 22h et un dimanche par année.

Un choix malaisé…

Dans notre choix, nous avons pris en compte qu’au niveau suisse et dans tous les cantons qui nous entourent, les heures d’ouverture sont dans les faits largement situées à 19h et au-delà, en particulier dans les centres commerciaux. Des offensives sont en cours au niveau national pour fixer l’ouverture des commerces à 20h et là le canton ne pourra plus s’y opposer. Nous craignons donc qu’un refus de la loi nous conduise à avoir dans quelques années une ouverture à 20h (sans parler du dimanche) mais cette fois sans convention collective.

Cette situation nous montre la nécessité de syndicats forts et combatifs, mais nous met dans la situation malaisée de devoir trancher entre une ouverture prolongée des commerces avec une convention collective de force obligatoire (OUI à la loi) ou le maintien de la situation actuelle et pas d’amélioration pour le personnel de la vente, avec le risque de se voir bientôt imposé une ouverture prolognée par la mise en place d’une loi fédérale, sans aucune contrepartie.

Cette loi n’est pas la nôtre, mais si l’on compare la situation actuelle avec ce que gagneront les vendeuses (et vendeurs) avec la CCT de force obligatoire, le bilan est clair : face à l’arrogance patronale sans limite, une plus forte régulation des horaires, une meilleure prise en compte des enfants (congé en cas de maladie de l’enfant) et une augmentation des bas salaires sans augmentation du temps de travail sont un avantage.

 

C’est pourquoi solidaritéS Neuchâtel appelle à voter OUI à la Loi sur les heures d'ouverture des commerces (LHOCom) le 24 novembre.