LES TRAVAILLEUSES DU NETTOYAGE DU MINISTERE GREC DES FINANCES TOUJOURS EN GREVE

Le groupe féminismeS de solidaritéS et La Marche mondiale des femmes 

organisent une action de soutien dans le cadre de la journée internationale de solidarité internaionale samedi 20 septembre  à 11 heures en face de l'ambassade de Grèce, à la place du Léman, aux Pâquis à GENèVE

JOURNEE INTERNATIONALE DE SOLIDARITE AVEC LA LUTTE

Du 15 au 22 septembre, une semaine avant une décision judiciaire définitive, et plus particulièrement le samedi 20 septembre, auront lieu au niveau international des actions de solidarité avec la lutte des 595 travailleuses du nettoyage du Ministère des Finances de Grèce licenciées depuis presque une année qui se mobilisent contre ces décisions d'austérité de la part du gouvernement grec.

Malgré l'invalidation de leur licenciement par le Tribunal, ces femmes qui ont entre 45 et 57 ans, avec des très bas salaires entre 300 et 600 euros, beaucoup avec plus de 20 ans de service, ont été renvoyées par le gouvernement grec, en septembre 2013, au profit d'entreprises privées de nettoyage qui réembauchent avec des salaires de 200 euros par mois, soit 2 euros par heure, avec assurance partielle, sans aucun droit du travail.

Le gouvernement a placé les travailleuses dans le mécanisme de « disponibilité », c'est-à-dire le licenciement après 8 mois avec 75% de leur salaire avant d'être licenciées définitivement. Ce processus n'est que le début d'une longue série. En effet, après s'être attaqué aux plus faibles, 25 000 fonctionnaires de l'Etat, en majorité des femmes, seront concernés par ce « dégraissage » des services publics.

Durant ces quatre dernières années, en Grèce, les politiques d'austérité ont frappé de plein fouet la population et en particulier les femmes qui se sont mobilisées en masse, notamment dans les 26 grèves générales.

Le gouvernement pensait écraser rapidement ces femmes pauvres, touchant des salaires très bas, et qu'il pensait peu intelligentes, d'où le slogan des nettoyeuses :

« Nous ne sommes pas des connasses, nous sommes des femmes de ménage ».

Déconsidérées à cause de leur genre et de leur classe sociale, marginalisées par les syndicats et n'ayant pas de liens avec les organisations traditionnelles de la gauche grecque, les femmes de ménage ont dû se faire entendre et être visibles par des actions collectives et non-violentes. Elles inventent, chaque jour, de nouvelles actions et sont relayées dans les médias, alertant la population. Avec leur courage, leur persévérance, leur rage de vaincre, elles redonnent espoir à toutes les victimes de l'austérité.

Mais les forces antiémeutes brutalisent presque quotidiennement ces femmes, pour l'exemple, car leurs patrons craignent la contagion. Et c'est toute la Grèce qui assiste au triste spectacle de ces femmes souvent âgées qui, jour après jour, sont piétinées, maltraitées et blessées par des Rambos de la police, qui auraient pu être leurs fils ! Et pourquoi ? Parce que c'est la Troïka elle-même qui veut les abattre, parce qu'elles sont l'exemple à imiter par tous les opprimés, parce elles sont à la pointe de la contestation anti-austérité, non seulement en Grèce mais partout en Europe.

Parce que leur lutte peut devenir contagieuse...
Plus que jamais, le combat de ces 595 femmes de ménage héroïques est le nôtre. Ne les laissons pas seules. Elles se battent pour nous, battons-nous pour elles. Organisons la solidarité européenne et mondiale !

Source : Sonia Mitralias, cadtm.org/595-femmes-de-menage-grecques-11 et solidarités n°252