Votation cantonale du 17 juin 2012 · Communiqué de presse

En 2008, la population refusait trois lois réduisant le contrôle démocratique sur les SIG (Services industriels de Genève), les Hôpitaux universitaires (HUG) et les transports publics (TPG). Le Conseil d’Etat et la majorité de droite qui a soutenu celui-ci a démontré son mépris de ce vote populaire en récidivant avec une loi du même acabit visant une liste d’établissements publics encore plus étendue, Ce texte vient d’être largement refusé par 56% de NON à l’échelle cantonale et plus de 60% de NON en Ville de Genève.



Cette nouvelle loi mettait en péril le contrôle démocratique et la transparence de la gestion d’institutions de droit public vitales pour chacun-e, qui assurent des services publics dans des domaines essentiels: eau, énergie, santé, transports, logement...

Elle projetait d’éjecter les représentant-e-s du peuple, réduisait de manière excessive la taille des conseils d’administration, les soumettait à l’arbitraire gouvernemental, ouvrait la voie à des privatisations rampantes, conduisait à une gestion opaque, démantelait la représentation du personnel, ne laissait pas de place aux usagers-ères…

solidaritéS se félicite du vote populaire de ce jour sur cet objet, par rapport auquel nous nous étions particulièrement engagés, avec les organisations syndicales les plus concernées, depuis le lancement du référendum l’hiver dernier.

En effet, une victoire du gouvernement «à l’usure» contre la volonté populaire aurait été un sale coup pour la démocratie ! Celui-ci n’a pas eu lieu: malgré un engagement sans précédent du Conseil d’Etat malheureusement unanime et des moyens de campagne des partisans de la loi considérablement supérieurs à ceux des référendaires, le NON l’a une nouvelle fois emporté très nettement.

Un NON de bonne augure…

Ce NON est un refus d’un mode de «gouvernance» néolibéral et technocratiques de nos services publics qui aurait ouvert la voie à leur privatisation rampante. Il est ainsi de bonne augure dans la perspective de la bataille que la gauche syndicale, sociale et associative - comme tous les écologistes conséquents – devront mener en vue du vote de cette automne contre un projet de constitution néolibéral, qui - au chapitre des «principes de l’activité publique» - ravale explicitement l’action de l’Etat et des collectivités publiques à un simple «complément de l’initiative privée et de la responsabilité individuelle» (art. 9 / al. 1) (sic !)

Voulons-nous des hôpitaux publics (HUG) venant en simple «complément» des cliniques privées… Des SIG (effacés par ailleurs du projet de constitution) qui agissent seulement comme «complément» de privés avides de mettre le grappin sur les marchés lucratifs de l’eau et de l’électricité… Des TPG subordonnés à une «priorité» constitutionnelle du trafic privé… Un système d’instruction et de formations publiques qui viendraient juste «compléter» les écoles privées. Une police qui se bornerait à être un «complément» subsidiaire à l’action de milices ou de polices privées… Sans parler du désastre que cette logique entraînerait dans le domaine du logement ou de la politique environnementale!

Un cauchemar qui mérite un NON aussi net que celui de ce dimanche concernant la «gouvernance» de régies publiques qui assurent des services essentiels à la population !

Pour solidaritéS,

Pierre Vanek