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Communiqué de presse — Dimanche 5 juin 2016

Une victoire des locataires et un coup d’arrêt aux milieux immobiliers

Le refus par la majorité des votant·e·s du projet de loi des milieux visant à détruire la loi sur les démolitions, transformations et rénovations d’immeubles (LDTR) représente une réelle victoire pour les locataires, qui sont à Genève l’écrasante majorité de la population.

En s’opposant au retour des congés-ventes et en signifiant leur attachement à la LDTR, les citoyen·ne·s ont démontré qu’ils ne sont pas laisser tromper par la campagne mensongère et très onéreuse des milieux immobiliers. Mais mieux encore, ils·elles ont su dire clairement que sacrifier les conditions de vie de la majorité pour enrichir quelques privilégiés n’était pas une option possible. « Après plusieurs défaites sur ce terrain, les milieux des locataires et la gauche ont donc réussi à inverser la tendance en créant des fronts plus larges, en commençant à remobiliser les personnes concernées et en reprenant l’offensive avec deux initiatives en cours de récolte. Ce résultat montre que ce travail paie et qu’il doit continuer et s’intensifier! » explique Pablo Cruchon.

 

Priorité aux transports publics et à la mobilité douce dans les centres urbains

Si nous regrettons que ce contreprojet inutilement touffu, complexe et globalement assez inopérant soit venu entraver la victoire – pourtant théoriquement possible – de l’initiative « pour des transports publics plus rapides », qui aurait constitué un mandat clair pour donner la priorité aux transports publics sur l’ensemble du Canton, nous saluons le score honorable de cette dernière, avec plus de 40% de OUI. « L’acceptation de ce contreprojet, bien que clairement pas à la hauteur des enjeux de mobilité à Genève, est tout sauf un blanc-seing pour la politique menée par le Conseiller d’Etat en charge de la mobilité. » explique Thibault Schneeberger. En effet, l’autorisation des deux-roues motorisés sur les voies de bus, les ondes vertes pour les voitures ou encore la baisse des fréquences des TPG sont autant de mesures prises récemment par le Conseiller d’Etat qui vont clairement à l’encontre de la volonté exprimée par la population aujourd’hui de mettre l’accent sur les TPG et de leur donner la priorité dans les centres urbains, et en particulier au centre-ville. « Nous saurons prendre appui sur les éléments positifs de ce contre-projet pour demander leur mise en œuvre rapide, sans qu’ils soient laissés en plan comme l’est l’initiative pour la mobilité douce depuis son acceptation en votation en 2011. » conclut-il.

 

Le spectre de la traversée du Lac continuera à bloquer Genève

Si 63% ont accepté le principe d’une traversée du Lac, soulignons que c’est un pourcentage inférieur au dernier vote similaire en 1988, où 68.5% avaient accepté le principe d’une traversée de la Rade. On connaît la suite : en 1996, les deux options (pont ou tunnel) avaient été très largement désavouées (à 70%) en votation populaire. Alors que le soutien au principe d’une traversée a donc baissé, on peut s’attendre que parmi les 63% ayant dit OUI aujourd’hui, on trouve sans doute une moitié qui ne veulent surtout pas d’un pont dévastant le paysage... et un autre moitié qui refuserait le coût exorbitant d’un tunnel ! Depuis 20 ans que ce vote a eu lieu, aucun consensus n’a émergé sur le moyen de traverser le Lac, mais aussi sur les aménagements autoroutiers que cela impliquerait, en témoigne l’opposition unanime des maires des communes concernées de la rive gauche pendant la campagne. « On peut lire ce vote comme celui d’un certain ras-le-bol des voitures au centre-ville. C’est un plébiscite pour l’engazonnement intégral de la rue de Lausanne, comme le plaidait l’affiche du PLR ! Plus sérieusement, s’il s’est trouvé aujourd’hui une majorité pour ajouter un objet sur une liste au Père Noël, il n’y a toujours pas de consensus sur un projet, ni de majorité pour un budget. Ce projet ne se fera sans doute jamais, mais continuera à servir d’outil de chantage à la majorité de droite pour bloquer toutes mesures d’avenir pour la mobilité. » défend Thibault Schneeberger.

 

Ville de Genève : la droite et l’extrême-droite humiliées

La droite et l’extrême-droite ont aujourd’hui été durement désavouées par les habitant·e·s de la Ville de Genève. En refusant à 60% les coupes budgétaires proposées par les droites de l’hémicycle, les mesures d’économie sur le dos du social et de la culture ont clairement été rejetées par la population. C’est évidemment une grande victoire pour les milieux culturels et associatifs qui se sont fortement investis et mobilisés dans cette campagne, mais c’est aussi un signal important. Un signal qui signifie que la population ne veut pas de politiques d’austérité et d’une Ville toujours moins accessible. « Le résultat de cette votation encourage les forces qui s’opposent également au niveau cantonal aux cadeaux fiscaux prévus avec la RIE 3 et la suppression de la taxe professionnelle et qui comporteront un transfert important de ressources financières au détriment de la Ville de Genève à lutter avec encore plus de détermination pour s’opposer à la politique de démantèlement social et culturel que la droite veut imposer. » explique Tobia Schnebli.

 

Contacts:

Pablo Cruchon - Thibault Schneeberger - Tobia Schnebli