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Communiqué de presse · Lundi 13 avril 2015

solidaritéS, membre d'Ensemble à Gauche, dénonce vigoureusement les mesures annoncées par les TPG (et relayées par la RTS) visant à une réduction des fréquences des trams et bus. Derrière ces mesures prétendument « indolores pour l'usager », c'est bien une potion indigeste qu'on vise à faire avaler à l'usager, dose après dose, à la petite cuillère ! Toute dégradation des prestations des TPG est pour nous inacceptable, car elle réduit chaque fois un peu l'attractivité des transports publics, au profit du trafic motorisé privé.

 

 

Il y a d'abord la manière : ces mesures révélées en exclusivité par la RTS et entrées en vigueur dès aujourd'hui (!) n'ont fait l'objet d'aucune annonce officielle de la part de la régie publique. Or, lors du mouvement social de décembre dernier, la direction des TPG s'était semble-t-il engagée à fournir des pointages trimestriels sur les chiffres des abonnements et tickets. Qu'en est-il ?

 

Une opacité qui pose problème

« Ce manque de transparence est très problématique du point de vue des usagers·ères, qui ont le droit de savoir à quelle sauce ils vont être transportés ! Une information claire est la moindre des choses pour la relation de confiance entre une entreprise de service public et ses usagers·ères, pensons à ceux·celles qui viennent par exemple de contracter un abonnement. C'est également très antidémocratique : nous sommes mis devant le fait accompli, sans connaissance des chiffres réels de l'état des finances de la régie publique. Quels sont les effets de la baisse des tarifs ? Les achats d'abonnements annuels ont-ils augmenté ? Dans quelle mesure ? Avec quels effets ? Cette décision a-t-elle été validée par le Conseil d'administration des TPG ? N'aurait-on pas pu faire mieux en terme de promotion des nouveaux tarifs ? », s'interroge Thibault Schneeberger, membre de solidaritéS et également animateur du comité Touche pas à mes TPG, actif dans le soutien à la grève des employé·e·s TPG durant l'hiver.

 

Des réductions de fréquences inacceptables

Il y a surtout le fond. Les réductions annoncées de fréquences peuvent paraître anodines au premier regard : elles concernent en priorité les horaires du week-end et des vacances. Or, cela est annoncé comme une première étape dans une série de mesures de coupe dans les prestations : « Il s'agit bien d'une dégradation de l'offre des TPG qu'on cherche à nous faire avaler à la petite cuillère. Nous n'avalerons pas cette potion ! Cela va à l'encontre de la volonté populaire maintes fois exprimée dans les urnes, dans les sondages, mais aussi dans les faits avec l'augmentation massive de la fréquentation des TPG ces dernières années. La population qui a accepté l'initiative pour la baisse des tarifs n'a jamais voté pour une baisse des prestations des TPG ! Bien au contraire, c'est par souci d'améliorer leur attractivité que la population a voté ainsi. Et l'attractivité des transports publics dans les heures creuses, loin d'être un détail, est déterminante dans les choix de mobilité : on achète un abonnement TPG, voire on renonce à posséder une voiture d'autant plus facilement qu'on sait qu'on ne devra pas trop attendre pour monter dans un bus, y compris le week-end et pendant les vacances. De plus, la baisse des fréquences a l'effet de remplir encore davantage les véhicules : si vous aimiez les trams hyper-bondés le samedi à la période de Noël, vous allez adorer les nouvelles dispositions des TPG ! » dénonce encore Thibault Schneeberger.

 

Les moyens sont pourtant là !

Ces mesures, présentées comme des mesures d'économie n'en sont pas : en dégradant les prestations, en portant encore un peu atteinte à la confiance entre les usagers·ères et les TPG, elles risquent à terme de diminuer l'usage des transports publics et de générer une baisse des recettes. De plus, on vise ici à « économiser » 1,8 million. « C'est un montant dérisoire, sachant que l'Etat a fait un excédent de 6 millions en 2014, mais aussi qu'avec ses tours de passe-passe, il aurait tout aussi bien pu présenter un excédent de plusieurs centaines de millions, sachant qu'une rentrée exceptionnelle d'impôt a récemment eu lieu. L'argent est là, il suffirait de s'abstenir de maquiller les comptes ! Sans raison, on veut punir les usagers des TPG. » dénonce Pablo Cruchon, secrétaire politique de solidaritéS.

 

Des motos dans les sites propres : une mesure Barthasstrophique !

Cerise sur le gâteau pour les TPG, le « Conseiller d'Etat en charge des motards » a annoncé la mise en œuvre d'une très mauvaise mesure : autoriser les deux-roues motorisés dans les voies bus. Cette mesure va poser de nombreux problèmes de sécurité, mais va aussi générer du stress pour les conducteurs TPG (déjà sous très forte pression), sans parler de l'encouragement à recourir à un mode de transport polluant et bruyant. Mais surtout, dénonce Thibault Schneeberger : « Genève a déjà l'une des vitesses commerciales les plus basses de toute la Suisse en comparaison des autres grandes villes. Autoriser 50'000 motos et scooters à entraver les voies bus signifie que l'on va encore ralentir les TPG. C'est tout simplement inacceptable. Nous combattrons vigoureusement cette mesure ! »

Contacts: Thibault Schneeberger - Pablo Cruchon