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Ce programme repris par une « pétition de soutien » au projet PAV mérite une mise au point sérieuse. Si l’on considère qu’un logement = 110 m2 de plancher et qu’un emploi = 25 m2, un calcul montre qu’entre les chiffres du Masterplan de 2008 et les nouveaux chiffres, la surface de plancher à construire est 1,7 fois supérieure, une densité bien plus forte que celle du Masterplan, déjà trop élevée, ne laissant que de misérables « pockets parks » en guise d’espaces publics, malgré 12 tours de 50 à 175 m. de haut.


Mais le Conseil d’Etat devra encore utiliser sa baguette magique :Pour évacuer les entreprises selon lui gaspilleuses de terrain, déplacer la caserne et proposer des lieux de relogement.
Pour amener 15’ 000 emplois, soit disant à « haute valeur ajoutée » dans le PAV; qui représentent 18 tours de la télévision!
Pour offrir, sur les 135 hectares du PAV (selon le projet de déclassement), assez de terrains pour construire 14’ 000 logements, l’équivalent de 5 fois le Lignon ou 16 Tours de Carouge!
Pour réaliser les espaces et équipements publics répondant aux besoins d’un quartier où 35’ 000 personnes vont travailler et 35’ 000 habiter (écoles, places, parcs, cafés, etc.)
Et comment va-t-il satisfaire les demandes telles qu’espaces de production et de représentation culturelles et artistiques, relogement du théâtre de la Parfumerie, maison de la danse, campus UNI-HES, logements pour étudiant·e·s et artistes, un grand parc, voire une deuxième « Plaine de Plainpalais », et ainsi donner une vie urbaine à ce nouveau morceau de ville?

On ne sait pas combien d’entreprises seront délogées, lesquelles et dans quel délai… ni combien de logements, sur les 14 000 évoqués, pourront être construits avant 10, 20 ou 50 ans. Ni Conseil d’Etat, ni pétition, ne répondent à ces questions et apportent la preuve de la faisabilité de ce nouveau programme. Il ne faut donc pas se laisser illusionner. Il est indispensable aujourd’hui de refuser le déclassement des terrains industriels PAV en zone mixte (logement-activité-équipement, etc.)

La proposition de la CGAS (Communauté genevoise d’action syndicale) est une bonne base pour un programme réaliste et un projet de qualité: 8000 emplois et 8000 logements supplémentaires laissent des espaces pour d’autres activités en permettant le maintien raisonnable d’entreprises déjà sur place.
Par ailleurs, il faut exiger l’établissement d’un projet d’aménagement selon un processus démocratique avant d’accepter une quelconque loi de déclassement. [...]

Daniel Marco
Commission « Aménagement et logement » de la CGAS