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Ensemble à Gauche Ville de Genève • Communiqué de presse • Genève, 24 novembre 2016

(Ville de Genève) Le groupe Ensemble à Gauche du Conseil municipal s’est opposé hier à l’approbation par la Ville de Genève de la loi relative à l’aménagement du quartier Praille – Acacias – Vernets (PAV). La mise en vente d’appartements en propriété par étage (PPE) situés sur des terrains publics constitue une privatisation du bien commun. Les terrains constructibles appartenant à la collectivité sont extrêmement rares à Genève et il est inacceptable de les mettre à disposition des intérêts spéculatifs de propriétaires et promoteurs immobiliers alors que le manque de logements à des prix abordables est criant pour la grande majorité de la population.

Ensemble à Gauche rappelle que le projet PAV est un très long processus de transformation d’un important secteur de la ville, débuté il y a plus de 10 ans et dont le temps de réalisation est évalué à au moins 40 ans. Or, la zone actuelle du PAV n’est pas une friche, mais un périmètre habité, avec ses logements, industries et bureaux sur les communes de Genève, Carouge et Lancy dont 80% des terrains sont en mains publiques.

En 2010, une convention d’accord était signée entre le canton, ces 3 villes, ainsi que les référendaires opposés au projet PAV d’alors.

Le Conseiller d'Etat Antonio Hodgers propose aujourd’hui les modifications suivantes de cet accord:

  1. revoir la proportion des nouveaux logements par rapports aux nouveaux emplois en prévoyant 2 nouveaux logements pour chaque nouvel emploi sur le périmètre
  2. revoir la répartition des catégories de logements

1. Proportion logements / emplois

Si cette première modification est positive en regard du manque chronique de logements, le fait d'exporter une partie des emplois actuels du périmètre et d'en créer 6'400 de plus dans les environs entraîne globalement, y compris dans la nouvelle mouture de la loi, un statu quo dans la proportion cantonale du rapport logement/emploi. Cela crée donc des logements supplémentaires, mais sans résoudre les autres difficultés de l'agglomération (transports, pollution, etc..).

 

2. Modification de la répartition des types de logement

La nouvelle loi n'augmente pas le nombre de logements d'utilité publique (LUP), mais ajoute – au nom de la « mixité sociale » – 12 % d'appartements en propriété par étage (PPE) sur des droits de superficie.

 

Pour EàG, il est inacceptable de prévoir des PPE sur terrain public. Il est de la responsabilité de l’Etat de garantir l'intérêt collectif en répondant aux besoins réels de la population en termes de logements abordables et en mettant tout en œuvre pour éviter toute forme de spéculation.

Or, M. Hodgers propose un modèle de PPE sur des terrains en droit de superficie sur lequel il est impossible de garantir un contrôle pérenne des prix.
Cela n'empêchera donc pas 99 ans de spéculation sur ces appartements et d'innombrables difficultés juridiques pour leur retour à la collectivité.

Quant à la mixité, il faut prendre en compte l’ensemble du secteur du PAV, dont 20% des terrains appartiennent à des privés. Ceux-ci ne réaliseront ni LUP ni HBM sur leurs terrains.

Il faut rappeler aussi que l’accord signé avec les référendaires en 2010, prévoyait déjà une répartition de 50% de logements subventionnés (LUP, HBM etc.) et 50% non subventionnés (HM, loyer libre) sur les terrains appartenant aux collectivités publiques. La mixité y est donc déjà garantie.

Il convient enfin de se poser une question : quel est l’intérêt pour la collectivité d’avoir des appartements en PPE ? Ceux-ci ne sont accessibles qu'à une petite minorité (environ 15%) de la population disposant d'un revenu et d'une fortune suffisants. L'intérêt que voient ces personnes à acheter est évidemment que leur investissement immobilier leur reviendra, à terme, bien moins cher qu’en location. Le projet de M. Hodgers consiste donc à mettre à la disposition de la partie la plus aisée de la population 1'600 appartements à des conditions préférentielles.

Ensemble à Gauche s'oppose à une modification qui, malgré l'augmentation du nombre de logements créés, privatisera une partie très précieuse de notre bien public au détriment des besoins avérés de la majorité de la population.

 

Ensemble à Gauche
(Ville de Genève)

 

Contacts :

Morten Gisselbaek, conseiller municipal EàG
Brigitte Studer, conseillère municipale EàG