Budget 2020: Après la RFFA, la population passe à la caisse

Budget 2020: Après la RFFA, la population passe à la caisse

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La droite et le MCG ont massivement sabré dans le projet de budget 2020 du Canton de Genève. La majorité de la Commission des finances a finalement accepté un budget très antisocial qui aura des répercussions lourdes sur la population, en particulier les plus précaires. La droite et le MCG portent pourtant une responsabilité directe sur le déficit du canton, notamment en raison de leur soutien à la réforme de la fiscalité des entreprises (RFFA). Malgré les promesses à la veille du scrutin, c’est bien la population qui paiera pour les cadeaux fiscaux aux plus grandes entreprises.

Non à l’invasion et à l’occupation du nord-est de la Syrie par l’armée turque

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Turquie offensive

Après l’annonce du retrait des troupes des Etats-Unis du Nord-Est de la Syrie, le gouvernement autoritaire et réactionnaire d’Ankara, après avoir bombardé les régions et villes frontalières, a lancé le mercredi 9 octobre  le début de son opération militaire terrestre dans le nord-est de la Syrie, région contrôlée par les Forces Démocratiques  Syriennes (FDS), alliance militaire de combattants kurdes, arabes et assyriens, dominée par les forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG), branche militaire du mouvement kurde du Parti de l’Union Démocratique (connu sous l’acronyme kurde du PYD), considérées par Ankara comme une organisation « terroriste » en raison de ses liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK).

 

Pas d’effet suspensif pour les travailleuses de la fonction publique portant un signe religieux

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llesolidaritéS et quatre co-recourantes et recourants ont déposé le 8 avril dernier un recours contre la loi sur la laïcité de l’Etat (LLE) afin de dénoncer les discriminations qu’elle contient ! Ce 8 mai 2019, la Chambre constitutionnelle de la Cour de justice du canton de Genève a refusé d’octroyer l’effet suspensif au recours au-delà de ce qui a été accordé à l’élue verte de Meyrin en avril dernier.

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En prétendant répondre aux exigences des accords de Schengen, auxquels la Suisse a souscrit, le projet du Conseil fédéral, élaboré par les services de Blocher et de Widmer-Schlumpf, va en réalité beaucoup plus loin. Non seulement le passeport biométrique, muni d’une puce RFID contenant une photo portrait, des empreintes digitales, et demain d’autres renseignements (scan de l’iris, voix, etc.), sera imposé à tout le monde, mais il en sera de même de la carte d’identité (même si le Conseil fédéral fait mine pour la votation de renoncer à cette exigence). Surtout, l’ensemble des renseignements ainsi collectés seront centralisés dans une banque de données fédérale. Le Big Brother d’Orwell n’aurait jamais rêvé d’un tel outil…


Condamner des excès ou refuser une logique?
L’argumentaire des verts et des socialistes condamne les excès de Berne. Il ne discute pas la nécessité d’un passeport biométrique (Schengen oblige), mais refuse une carte d’identité sur le même modèle, et bien sûr la constitution d’un fichier central contenant ces données sensibles. Cette option a en effet été rejetée par la majorité des pays, en particulier par l’Allemagne. Entre-temps, l’UDC s’est aussi prononcée contre l’arrêté soumis au vote, invoquant aussi les compétences nouvelles que s’arroge le Conseil fédéral et le prix élevé de ces nouveaux documents d’identité. La Fondation alémanique des consommateurs appelle également à voter NON.
La campagne des opposant-e-s invoque d’autres arguments encore. Par exemple, des autorités étrangères et des compagnies privées (comme les voyagistes) pourraient être autorisés à saisir des informations personnelles concernant des citoyen-nes suisses. Enfin, la technologie RFID n’est pas à l’abri de fraudes: risques embarrassants de «faux rejets» lors de contrôles rapides aux frontières, lecture de données personnelles par des tiers non autorisés, contrefaçons possibles, etc.

L’Etat totalitaire doit beaucoup à l’Etat de droit
Pourtant, l’essentiel est ailleurs. Il renvoie aux formes que prend le pouvoir souverain de l’Etat moderne sur la population, ce que l’historien français Michel Foucault a appelé le biopouvoir, une discipline systématique des corps et des âmes, imposée en Europe dès le 17e, mais surtout au 18e siècle, avec l’avènement du capitalisme. En réalité, l’Etat ne se contente plus de surveiller la société, il s’efforce de la rendre lisible en l’enregistrant minutieusement pour mieux l’étreindre (impôt, conscription, répression, etc.). La numérotation des immeubles des quartiers populaires au 19e siècle, qui a suscité de vives résistances, participe aussi de cet effort.
Sous ce rapport, le contrôle de la circulation de la main d’œuvre est l’une des mesures les plus importantes développées par l’Etat moderne. La généralisation des dispositions contre le vagabondage le prépare. Elle suscite l’essor de documents administratifs obligatoires: passeports, laissez-passer, sauf-conduits, lettres de recommandation, etc. Pour cette raison, les révolutionnaires français revendiqueront l’abolition des passeports et placeront la liberté de circuler parmi les droits naturels. En 1791, le premier «droit civil et naturel» sanctionné par la Constitution est celui «d’aller, de rester, de partir». L’Assemblée abolit même l’usage des passeports pour la population française, même si la guerre civile et aux frontières ne permettra pas l’application durable de cette décision1.

Enregistrés comme des criminels…
En 1803, en réintroduisant le «livret ouvrier», Napoléon donne un coup d’arrêt à la libre circulation, renouant ainsi avec les pratiques de l’Ancien Régime. Celles-ci vont se généraliser à l’échelle internationale, dès la fin du 19e siècle, afin de mieux contrôler les étranger-e-s. Des documents d’identité de plus en plus sophistiqués, inspirés des techniques d’identification criminelle, sont dès lors imosés aux migrant-e-s: délivrance de «carnets de nomades» aux Roms, enregistrement des travailleurs étrangers au moyen des techniques de Bertillon2, puis des empreintes digitales, obligation faite aux Chinois d’Amérique de porter un certificat muni pour la première fois de photos d’identité, etc.
Pour le philosophe italien Giorgio Agemben, qui a théorisé le plus systématiquement cette opposition entre le «pouvoir souverain» et la «vie nue», la figure du «camp» est «l’espace d’exception» où se révèle le plus crûment la nature du biopouvoir de l’Etat moderne au 20e siècle, dans la mesure où elle y renonce délibérément à distinguer la règle de l’arbitraire3. Or, il faut se garder de réduire cette exception à celle, extrême, des camps d’extermination nazis, pour la considérer sous ses formes plus banales, comme les prisons, les centres de détention administrative de migrant-e-s, voire l’enregistrement systématique des données biométriques de populations entières. En effet, l’Etat de droit porte toujours en lui un Etat totalitaire, ce que Marx avait bien perçu en considérant tout Etat, en dernière instance, comme une dictature de classe.
La généralisation inquiétante de l’application des techniques d’identification criminelle – photographies, empreintes digitales, scans de l’iris, empreintes génétiques, etc. – à l’ensemble des citoyen-nes, soi-disant pour mieux leur garantir la protection de l’Etat, semble donner corps aujourd’hui à de telles inquiétudes. Au seuil d’une crise généralisée du capitalisme qui voit se multiplier les dérives autoritaires, nous aurions tort de ne pas prendre ces dangers très au sérieux.

Jean Batou


(1) John Torpey, L’Invention du passeport. Etats, citoyenneté et surveillance, Paris, Belin, 2005 (éd. originale en anglais, 2000).
(2) Il s’agit d’examens permettant de mesurer une série de données anthropométriques (tête, oreille, avant-bras, doigts, pied, etc.).
(3) Giogio Agamben, Homo Sacer. Le pouvoir souverain et la vie nue, Paris, Seuil, 1997.

 

 

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