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Communiqué de presse · Mardi 18 août 2015

Ce lundi 17 août, dans une interview publiée par la Tribune de Genève, le Conseiller d'Etat Pierre Maudet a livré son avis à propos du collectif No Bunkers où son mépris n'a d'égal que l'ignorance de ses propos. En parfait décalage, il prétend que le collectif « ne tient pas ses promesses » alors même que la Ville de Genève vient de se féliciter que l'esprit de dialogue ait payé et a remercié le collectif « d'avoir respecté ses engagements ».

 

 

Injures et calomnies

Bien plus grave encore, M. Maudet calomnie les migrants du collectif en les traitant de voleurs, dealers et délinquants. Il avoue pourtant quelques lignes plus haut ne « pas disposer de la liste des noms des migrants de la salle du Faubourg ». De deux choses l'une : soit M. Maudet dit la vérité et il ne dispose pas de la liste des migrants, auquel cas il ne peut pas connaître le contenu des casiers judiciaires concernés ; soit ses services espionnent le mouvement. Dans tous les cas, ses paroles sont diffamatoires, injurieuses et nous réaffirmons que la dignité humaine doit être respectée quel que soit le passé et l'origine des individus.

 

Une condamnation scandaleuse de la solidarité citoyenne

Après pas moins de cinq rendez-vous avec le Conseil d'Etat et deux mois de négociations fructueuses, des milliers de signatures du Manifeste No Bunkers, de personnes en soutien dans la rue, M. Maudet disqualifie l'ensemble en traitant le mouvement d'imposture !

 

Plus absurde, M. Maudet tente d'empêcher la solution d'accueil « chez l'habitant-e ». Cette tentative de sabotage répond à un impératif purement policier, le Conseiller d'Etat préférant que les migrants soient regroupés dans un même lieu afin de pouvoir potentiellement envoyer la police rapidement et sans témoin. En effet, depuis le début de la mobilisation, les migrants ont été victimes de pratiques systématiques d'intimidation et de répression policière. Pour justifier l'indéfendable, il prétend que cette solution de solidarité citoyenne est illégale. Or, s'il est interdit de ne pas communiquer l'adresse des migrants à l'Hospice général, il est tout à fait possible de les loger chez des particuliers, l'Hospice général ayant, par le passé, déjà fait usage de cette alternative peu coûteuse et offrant une qualité de vie bien meilleure que les bunkers.

 

N'en déplaise à M. Maudet, le mouvement a permis en deux mois de faire avancer la cause des conditions d'accueil dignes pour les migrants bien plus vite et bien mieux que toutes ses déclarations mensongères. Car c'est bien son discours de criminalisation qui « contribue à renforcer le discours des extrémistes [de droite] », pour reprendre ses propres termes.

 

solidaritéS condamne fermement les propos de M. Maudet aussi bien dans la forme que dans le fond. Nous souhaitons réaffirmer que la solidarité et l'immigration ne sont pas des crimes et que la dignité humaine n'est pas négociable. La lutte pour un hébergement digne des migrant-e-s continue !

 

Contacts :

Aude Martenot
Jean Burgermeister