Conférence — débat
Rejet des migrant·e·s et racisme en Suisse
Comprendre et résister
Mercredi 17 juin 2015 · 19h · Café Gavroche
4, Bd. James-Fazy · 1201 Genève /// avec :
Isabelle Lucas
chargée de cours à l'Université de Lausanne
Laïla Batou
avocate stagiaire à l'étude Bayenet
Entre 2000 et 2014, plus de 22'000 personnes ont été retrouvées mortes en Méditerranée, aux portes de la forteresse Europe. Sur la même période, presque autant de gens ont perdu la vie en passant par les terres pour rejoindre l'UE. En 2015, les chiffres s'emballent et pas une semaine ne s'écoule sans qu'une tragédie ne soit dévoilée dans les médias. Cette hécatombe ne s'arrêtera pas sans une ouverture des frontières occidentales. À quand un tel acte ?
La Suisse n'est pas en reste dans cette situation, puisque les nouvelles politiques fédérales poussent à accueillir moins de requérant-e-s d'asile et à refouler de plus en plus. Signataire des accords Dublin, elle profite de cette excuse pour débouter les migrant-e-s vers le premier pays d'accueil européen, massivement l'Italie, sans tenir compte des disparités de traitement. A Genève, les conditions de vie dans les foyers pour demandeurs d'asile sont si déplorables, qu'un incendie a coûté la vie à une personne en novembre passé. Plusieurs personnes ont été grièvement blessées, ce qui n'empêche pas le gouvernement de tenter leur renvoi. A un autre niveau, la votation du 9 février 2014 a vu l'abolition du l'immigration facilitée pour les ressortissant-e-s européen-ne-s, limitant le libre passage des travailleuses et travailleurs de l'UE.
Pourquoi et comment un tel contexte de xénophobie et de racisme peut-il exister et qui en tire profit ?
Comme en Europe, le climat helvétique est au rejet de l'étranger-ère, par tous les moyens. Qu'il/elle soit demandeur-se d'asile ou travailleur-se, venant d'Europe ou de plus loin, les autorités cherchent à empêcher, limiter et contrôler son arrivée sur le sol Suisse. De nombreux moyens sont utilisés par le gouvernement pour légitimer cette attitude, allant jusqu'aux vols spéciaux (252 en 2014). Comprendre ces moyens et leurs objectifs est la première pierre qui permettra de combattre la xénophobie ambiante.
Quelles sont les pratiques de la Suisse en matière d'asile et quelle est la situation des requérant·e·s?
Que contiennent les accords de Dublin?
Cette conférence vise à poser le cadre de la construction du racisme en Suisse dans une dimension de long terme ainsi que l'histoire de la politique migratoire helvétique de façon à mieux comprendre le contexte actuel. Une seconde intervention portera sur les mouvements actuels de résistance à ce rejet, les moyens légaux mais aussi de solidarité entre les citoyens suisses et étrangers pour refuser une telle politique xénophobe.
Cette rencontre permettra de discuter des moyens par lesquels combattre le racisme et la xénophobie, afin d'offrir à toutes et tous le droit fondamental de circuler, d'avoir un travail et un logement et de ne pas subir de discriminations !
org. solidaritéS Groupe Jeunes