2018 03 article12

 

Flicage des migrant·e·s à l’aéroport: NON à une nouvelle mesure bureaucratique dégradante et illégale!

 

Rassemblement
Mercredi 28 mars 2018
17h30 · Hôtel-de-Ville

 

 

Rassemblement contre la nouvelle mesure dégradante pour obtenir l'aide d'urgence — Appel de la coalition Article 12

L'Office cantonal de la population et des migrations (OCPM), sous la responsabilité du département de la sécurité et de l'économie géré par Pierre Maudet, a changé sa pratique concernant l'octroi de l'aide d'urgence accordée aux demandeurs et demandeuses d'asile déboutés. Depuis le 1er mars, ils.elles sont contraint.e.s de se rendre auprès du Service asile et rapatriement de l'aéroport (SARA) à Cointrin, avant d'aller ensuite pointer à l'OCPM comme d'habitude puis de se rendre auprès de l'Hospice général pour recevoir cette aide. Ce procédé est inique, une véritable absurdité en matière de déplacement et à la source d'une crainte exacerbée pour les personnes en exil, pour qui la police et l'aéroport suscitent à juste titre une angoisse liée aux dangers vécus durant leur parcours migratoire.

La coalition article 12 dénonce cette nouvelle pratique qui pousse de nombreuses personnes dans la clandestinité. Nous appelons à un rassemblement devant l'Hôtel de Ville mercredi prochain 28 mars à 17h30, pour soutenir les personnes victimes de ce procédé et exiger le retrait immédiat de ce dernier. Nous espérons pouvoir y annoncer les dernières décisions du Conseil d'Etat, que nous avons sollicité par le biais d'une lettre.

N'hésitez pas à relayer et venez nombreux et nombreuses!

Org. Akcepto, Association pour la Promotion des Droits Humains (APDH), Coordination asile, CSP, Ensemble à Gauche, les Verts, Parti Socialiste, Perce-frontières, Reliance, Sans Retour, Solidarité Tattes, solidaritéS, Stopexclusion, Versoix accueille

 

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Le communiqué de solidaritéS Genève (22.03.2018)

 

Flicage des migrant·e·s à l’aéroport: NON à une nouvelle mesure bureaucratique dégradante et illégale!

Le 1er mars, les demandeuses et demandeurs d’asile et les associations de soutien aux migrant·e·s ont découvert avec stupeur la nouvelle trouvaille de Pierre Maudet venant compléter son dispositif ultra répressif à l’encontre des personnes en exil. Non content d’obliger toutes les deux semaines (voire toutes les semaines ou tous les deux jours) les migrant·e·s au bénéfice de l’aide d’urgence à se rendre à l’Office de la population (OCPM), il exige désormais de se présenter auparavant, dans la même journée, à l’aéroport de Cointrin auprès du Service asile et rapatriement de la police internationale.


Aucune procédure administrative ne saurait être plus loin de ce que nous considérons être un accueil digne, une ouverture vers l’intégration

Outre la dimension absurde de cette démarche, qui oblige les individus à traverser le canton, il faut souligner son illégalité. En effet, le règlement d’exécution de la loi sur l’insertion et l’aide sociale individuelle précise dans son article 30 que seule l’OCPM est en charge d’établir le contrôle des documents. De plus, la police et l’OCPM exécutent de fait une tâche parfaitement identique. Il est atterrant de constater qu’un magistrat issu du parti prônant les coupures dans les budgets du social et de la santé, encourage un tel doublon des institutions publiques.
Si les fonctionnaires – tant du côté de la police que de l’OCPM – y perdent leur temps, c’est avant tout le cas des personnes concernées par ces allers-retours, qui incluent la sortie des enfants de l’école durant au minimum une demi-journée ! De plus, nul ne peut ignorer ce que représentent la police d’une part et l’aéroport de l’autre pour des individus ayant survécu au péril de leur vie au parcours migratoire que l’Europe forteresse les contraint à suivre. L’effet sur les demandeurs et demandeuses d’asile de ce passage obligé vers la police, à l’aéroport qui plus est, est déjà visible : face à cette violence symbolique, nombre d’entre eux·elles ont d’ores et déjà cessé d’aller chercher leur argent auprès de l’Hospice général et de se rendre dans leur foyer !

 

Les personnes en exil n’ont pas à être enfermées comme des criminel·le·s ni prises en otage par des mesures administratives absurdes

Rappelons également le caractère profondément dégradant et de chantage inique que représente l’obligation administrative pour les migrant·e·s de se rendre à l’OCPM (et à présent àl’aéroport) où ils·elles courent le risque d’être séquestrés puis renvoyés dans un autre pays. En effet, le canton de Genève se sert d’une procédure administrative, nécessaire pour toucher les 10 CHF par jour auxquels chacun·e à légalement le droit de prétendre (aide d’urgence), pour arrêter les demandeurs et demandeuses d’asile lorsque les autorités estiment que l’heure du renvoi a sonné.

L’objectif de cette mesure bureaucratique est clair, comme le démontre l’explication donnée dans une lettre par le responsable du secteur asile de l’OCPM aux partenaires de terrain : « En raison des difficultés rencontrées par les autorités cantonales chargées de la mise en œuvre des renvois prononcés par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), notamment dans la localisation des personnes concernées, il a été décidé de modifier la procédure d’obtention des prestations d’aide d’urgence…». Il n’en faut guère plus pour comprendre que ce changement vise en premier lieu à préparer la mise en place du centre de détention administrative et d’expulsion prévu au Grand-Saconnex dans le cadre de la réforme sur la loi d’asile.

solidaritéS, membre d’Ensemble à Gauche, exige le retrait immédiat de cette mesure bureaucratique absurde et avilissante, la fin des arrestations à l’OCPM et l’abandon du projet de centre de détention administrative du Grand-Saconnex.

Contact: Aude Martenot