DSC02673

Les candidat-e-s d'Ensemble à Gauche à l'élection du Grand Conseil se sont transformés ce matin en inspecteurs du travail manquants et ont déployé une banderole de 4m de haut sur la grue d'un chantier à la Jonction pour dénoncer la sous-enchère salariale et l'inaction des autorités...

Inspecteurs du travail manquants pour débusquer les patrons-voyous et combattre la sous-enchère salariale

 

Voir la vidéo (YouTube)

Télécharger le communiqué (PDF)

Télécharger des photos haute définition (JPG)

Voir la galerie photo

 

Madame Isabel Rochat, Conseillère d'Etat en charge de l'emploi, affirmait la semaine dernière:
«Entre 2008 et 2010, le risque [de sous-enchère salariale] dans le gros œuvre a nettement diminué...»
(Tribune de Genève, 4-5 septembre 2013).

 

Comme le montre l'exemple que nous dénonçons aujourd'hui, la réalité est bien différente!

En effet, plusieurs entreprises du bâtiment pratiquent le système des faillites à répétition pour s'exonérer du non-respect de la convention collective. Pire, des fiches de paie sont fausses. La Conseillère d'Etat pourrait et devrait être au courant de ces pratiques, et son inaction en matière de contrôle des entreprises et de lutte contre le dumping salarial (en particulier dans ce secteur de la construction) est inacceptable.

 

Les propos lénifiants de Mme Rochat apparaissent donc comme couvrant des pratiques illégales qu'il est difficile de croire qu'elle ignore.

Voyez plutôt:

L'entreprise Construction Perret S.A. (dont le patron du même nom est président de la FMB - Fédération des Métiers du Bâtiment) travaille sur un chantier pour le compte de la coopérative Rhône-Arve. Cette entreprise sous-traite des travaux de ferraillage de dalles à l'entreprise Manaco dont l'actionnaire a déjà fait deux fois faillite sous le nom de TTBC SA notamment. C'est en pleine connaissance de cause que Luc Perret continue à avoir avec cette entreprise et son patron des relations contractuelles.

Un exemple: pour être «conforme» à la convention collective de travail, l'entreprise Manaco prétend n'employer que quelques heures par mois des travailleurs au tarif conventionnel de l'heure. En réalité, pour monter et couler correctement une dalle, il faut une équipe soudée et entraînée qui travaille en continu. Impossible de faire ce travail en n'employant que 7 heures par mois des employés comme le cela figure pourtant sur leurs fiches de paie !

Ces employés travaillent donc bien plus que les quelques heures déclarées (et payées au tarif de la CCT), le reste étant payé au noir, et au rabais (bien plus bas que ne le prévoit la CCT). Manaco économise ainsi sur les salaires et sur les cotisations sociales!

Cette entreprise sous-traitante a pourtant déjà fait l'objet d'une amende contractuelle de plus de 300 000 francs pour infraction répétée à la convention collective en pratiquant la sous-enchère salariale. De plus, elle a été dénoncée à plusieurs reprises par les syndicats, et ce depuis 2008.

 

Une droite qui protège les patrons-voyous
Que le président de la Fédération des Métiers du Bâtiment se permette de sous-traiter depuis plusieurs années le ferraillage des dalles à une personne plusieurs fois en faillite et sanctionnée par la commission de contrôle du bâtiment est déjà en soi scandaleux.

Mais lorsque, dans le même temps, c'est le Conseil d'Etat qui tente de faire invalider l'initiative des syndicats qui réclame plus de contrôle sur les entreprises (sur la ligne des milieux patronaux – UAPG – qui ont recouru au Tribunal Fédéral contre cette initiative*), on peut légitimement s'interroger. Avons-nous ici affaire à un système de complicité où la droite protège les patrons-voyous en connaissance de leurs pratiques ?

Et qui trouve-t-on parmi les recourants au TF contre l'initiative des syndicats? Luc Perret lui-même, bien sûr! (mise à jour du 10.09.2013)

 

Ensemble à Gauche demande:

  • que soient engagés rapidement 20 nouveaux inspecteurs pour traquer systématiquement la sous-enchère salariale, ainsi qu'un droit à l'inspection syndicale créant ainsi des droits pour les organisations des travailleurs à accéder aux lieux de travail et dénoncer les abus... comme le demande l'initiative de la CGAS "pour le renforcement du contrôle des entreprises" qu'EàG soutient bien sûr pleinement!

  • que le système de «responsabilité solidaire» soit mis en place rapidement pour sanctionner non seulement les patrons directement fautifs (Manaco) mais aussi les patrons comme Luc Perret qui profitent de ce vide juridique pour soumissionner au plus bas prix et obtenir ainsi des mandats en garantissant leur bénéfice grâce à des sous-traitants voyous.

  • l'introduction d'un salaire minimum légal (4000.-/mois) comme le demande l'initiative sur laquelle nous voterons au printemps 2014.

C'est en combattant résolument le dumping salarial par des mesures de ce type que nous répondrons réellement aux craintes justifiées et aux besoins légitimes des travailleurs-euses. C'est comme cela aussi que nous couperons l'herbe sous les pieds de la division des travailleurs-euses et de la xénophobie sur laquelle surfent la droite et l'extrême-droite.

Genève, le 9 septembre 2013

Rémy Pagani Pierre Vanek

 

Galerie photo

  • DSC02596
  • DSC02597
  • DSC02600
  • DSC02602
  • DSC02609
  • DSC02649
  • DSC02669
  • DSC02673

 

Télécharger des photos en HD (libres de droit)

1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6

Vidéo