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Plus de 100 personnes se sont réunies ce soir face à la Chambre de commerce italienne afin de dénoncer l'arrestation de Mimmo Lucano, le "maire de l'accueil", ainsi que la criminalisation de la solidarité. De son côté, l'Appel pour la remise en liberté immédiate de Mimmo Lucano, maire de Riace (Calabre/Italie), lancé par solidaritéS, Potere al Popolo et soutenu par de nombreuses autres organisations, est désormais signé par plus de 10'000 personnes, dont plus de 1000 personnalités politiques, académiques, ou du monde de la culture des quatre coins de l'Europe. Il est encore temps de le signer en cliquant sur le lien ci-dessous.

https://www.change.org/p/appel-pour-la-remise-en-libert%C3%A9-imm%C3%A9diate-de-mimmo-lucano-maire-de-riace-calabre-italie

Contre une Europe qui s'en prend aux solidarités
Depuis plusieurs semaines, une succession d’événements révèle la situation absurde dans laquelle les discours antimigrant·e·s enferment l’Europe, une Europe qui chaque jour fait un peu plus peur à voir! Le 2 octobre, Mimmo Lucano a été arrêté, accusé de « favoriser l’immigration clandestine ». En réalité, il s’agit d’une arrestation en représailles à l’action du « maire de l’accueil » qui s’est mis en grève de la faim cet été pour protester contre la politique migratoire inhumaine du gouvernement italien. Mimmo Lucano a non seulement permis d’offrir à des femmes et des hommes fuyant la guerre et la misère des conditions de vie et de travail décentes, mais aussi à la population locale en créant des emplois (médiateurs.trices culturels, enseignant.e.s etc…), et en promouvant des formation inédites (laboratoires artisanaux, fermes pédagogiques). Une réussite dans un territoire connu pour ses mafias et son chômage. C’est cet exemple courageux que le gouvernement italien veut punir. Et l’extrême droite au pouvoir en Italie n’entend pas en rester là. Elle continue, imperturbable, sa politique. Salvini a annoncé qu’il comptait mettre un terme au « système Riace » et a validé la déportation de 600 migrant·e·s de la ville vers des centres d’« accueil ». De son côté, Mimmo Lucano a été relâché avec interdiction de remettre les pieds dans sa ville…

De Mimmo Lucano à l'Aquarius et aux 3+4 de Briançon
Le maintien à quai de l’Aquarius depuis que le Panama lui a retiré, il y a une dizaine de jours, le pavillon lui permettant de naviguer. Il faut rappeler que depuis 31 mois, les 230 opérations de l’Aquarius ont permis de sauver près de 30 000 vies. Etrange période que celle où des politiques, si enclins à se galvaniser d’une suisse dépositaire de tel traité ou de telle convention, empêchent des humanitaires de faire leur travail… Cette solidarité interdite, nous en avons déjà entendu parler ce printemps, lorsque les « 3 de Briançon », devenus désormais les « 3+4 de Briançon », étaient arrêtés pour « délit de solidarité », après avoir accompagné en manifestant des personnes migrant-e-s et les avoir aidés à traverser la frontière franco-italienne. La liste est encore longue, tant d’autres répressions en France, en Suisse, en Italie et ailleurs.

Face à cette attaque contre la solidarité, la seule réponse possible est plus de solidarité!
La solidarité et la résistance, ce sont plus de 10’000 personnes dans le monde qui ont signé un appel lancé à Genève exigeant la remise en liberté immédiate de Mimmo Lucano. La solidarité et la résistance, ce sont également 25 000 signatures qui ont été déposées à Berne le 9 octobre dernier afin de demander au Conseil fédéral de remettre le pavillon suisse à l’Aquarius et de lui permettre ainsi de repartir en mer. La solidarité et la résistance, c’est aussi une pétition lancée le 26 septembre par les revues Regards, Politis et Médiapart. Cette pétition dénonce les discours prônant le tarissement des flux migratoires comme une solution à tous les malheurs de l’Europe. Au passage, elle épingle les discours soi-disant de gauche de partis comme Aufstehen ou une frange de la France Insoumise, qui en viennent à soutenir la fermeture des frontières… alimentant ainsi le jeu des capitalistes et de la droite xénophobe tout en continuant à laisser les victimes des inégalités payer la facture.

Capitalisme et extrême droite main dans la main
Cette dernière pétition, celle de Regards, Politis et Médiapart, met également en évidence un système, le système capitaliste, qui se nourrit des discriminations… Elle rappele l’utilité, pour les technocrates du capitalisme, de pointer du doigt les migrant-e-s et autres minorités afin de justifier la pression sur les salaires pour tous les précaires. Alors que les marchandises et les capitaux circulent librement, les migrant-e-s sont poussés à l’exil par des conditions d’existence insoutenables… conditions auxquelles l’Occident, l’Europe, la Suisse, portent une grande responsabilité. Après avoir subi toutes sortes de monstruosités sur les chemins de l’exil, nos institutions démocratiques leurs imposent surveillance, enfermement, forteresses et barbelés, contrôles de plus en plus policiers… L’usine à produire des ultra-précaires et des clandestin-e-s, corvéables à merci, fonctionne à merveille. Ce n’est donc pas un hasard si les capitalistes soutiennent les Salvini, Trump ou Bolsonaro, et de bien d’autres néoconservateurs qui ne remettent pas en cause les intérêts des puissants…