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Réunie hier soir en séance hebdomadaire, la coordination de solidaritéS a pris connaissance d’une lettre du jour même annonçant la démission de quatre de ses membres élu·e·s au Conseil municipal de la Ville. Lors d’un point presse cet après-midi, deux membres de la coordination ainsi qu’une élue de solidaritéS en Ville de Genève, sont revenus sur les circonstances de cette démission et sur les accusations mensongères formulées par les démissionnaires à l’endroit de solidaritéS.

Cette démission intervient après une bonne année de retrait progressif de ces quatre membres de la vie du mouvement, qu’ils-elles ont entretemps critiqué de façon répétée dans les médias. Depuis la fin avril, ils ne restituent plus rien de leurs jetons de présence parlementaires au mouvement, en violation de nos statuts. A solidaritéS, les élu·e·s sont des membres comme les autres : ils ne sont pas au-dessus des règles que nous avons adoptées démocratiquement. Leur départ aujourd’hui ne fait donc qu’entériner un état de fait.

Cela n’est pas une raison pour aligner une nouvelle fois des contre-vérités. Dans une lettre, rendue publique hier, les quatre démissionnaires accusent solidaritéS de ne pas avoir traité « de manière ouverte, démocratique et solidaire les problèmes de fonctionnement interne » qui ont touché notre organisation. Au contraire, la Coordination de solidaritéS peut affirmer avoir tenté d’apporter en toute bonne foi des réponses appropriées et consacré des efforts considérables pour avancer vers une résolution du conflit qui a opposé deux membres de son secrétariat. A ce titre, il faut rappeler qu’un mandat a été confié à Anne-Marie Barone, juge à la retraite, afin de rendre un rapport établissant les faits, dont nous avons adopté les conclusions et suivi fidèlement les recommandations. Ajoutons que l’intégralité de ce rapport n’a jamais eu vocation à être rendu public, ne serait-ce que pour garantir la protection de la personnalité des témoins sollicités.

Cette démarche avait été acceptée à l’origine par les deux parties. Après avoir recueilli un certain nombre de témoignages, Mme Barone a remis son rapport à notre Coordination au printemps, qui a validé ses conclusions et recommandations à l’unanimité et décidé de les remettre aux deux personnes concernées. Ces conclusions reconnaissent notamment une atteinte à la personnalité de Maria Pérez, provoquée par des emportements verbaux de la part de son collègue, tout en écartant explicitement tout mobbing ou harcèlement. Elles invitaient aussi notre mouvement à mieux formaliser les relations employeur/employés en son sein et à se donner les conditions d’un meilleur fonctionnement de son secrétariat.

Comme à de maintes reprises, tout au long de cette crise, le fait que divers documents internes aient été publiés par les futurs démissionnaires, et que les décisions de notre Coordination et de notre AG aient été sans cesse remises en cause publiquement, a progressivement compromis les tentatives de créer un climat propice à la recherche d’une solution. Ceci d’autant plus que les démissionnaires ont modifié à plusieurs reprises leurs exigences, alors que nous tentions d’y répondre à des fins d’apaisement. De surcroît, c’est sur la seule décision de Maria Pérez, que le tribunal des prud’hommes a été saisi, et que la recherche d’un terrain d’entente a dès lors marché au pas d’escargot de la justice. Il est donc malhonnête de venir nous le reprocher aujourd’hui.

Après que les quatre membres démissionnaires de solidaritéS se soient « mis en grève », à la fin avril dernier, une assemblée générale a débattu de ce conflit. A cette occasion, les conclusions et recommandations du rapport de Mme Barone ont été présentées et discutées. Constatant que la coordination n’était pas parvenue jusqu’ici à trouver une issue à la crise du secrétariat, les membres présents ont, à une très forte majorité, élu une délégation de deux personnes, chargée d’assumer la fonction de l’employeur vis-à-vis des salarié·e·s du mouvement ; demandé la cessation de toute déclaration publique portant atteinte à quelque employé que ce soit ; rappelé que les instances de solidaritéS (coordination, AG) devaient être le lieux de règlement de ce conflit ; invité les quatre élu·e·s réfractaires à respecter nos statuts et à restituer leurs jetons de présence au mouvement ; mandaté notre coordination pour qu’elle poursuive la discussion avec eux-elles ; et décidé la mise en place d’un groupe de travail visant à réfléchir à la réorganisation de notre secrétariat en lien avec les instances du mouvement.

Même si le rapport de Mme Barone ne pointe pas une attitude machiste spécifique de notre secrétaire à l’égard de sa collègue, le fait qu’un conflit de travail impliquant un homme et une femme se soit développé au sein de notre secrétariat, ne peut que nous inciter à renforcer notre combat pour l’égalité, d’abord au sein de nos instances, mais aussi dans l’ensemble de la société. C’est pourquoi, nous travaillons à renforcer notre conscience et notre engagement féministes (Résolution féministe adoptée à notre dernier Congrès de 2016) de même que sa traduction dans notre travail au quotidien (Charte antisexiste soumise à notre prochain congrès de décembre).

solidaritéS ne peut que réprouver les affabulations de nos quatre élu·e·s démissionnaires, et regretter leur incapacité, tout au long de ce processus, à prendre part de manière constructive à la recherche d’un terrain d’entente. En tout état de cause, nos statuts ne permettaient plus à trois d’entre eux-elles de se présenter à un mandat électif supplémentaire en Ville sans une dérogation de notre assemblée générale. C’est pourquoi, avant leur retrait volontaire, suivi de leur démission, nous savions que nous devrions miser très largement sur la relève, au printemps 2020. Nous nous y employons d’ores et déjà activement. Espérons que ce n’est pas cet obstacle statutaire à leur égard qui les a incités à « tenter leur chance ailleurs », ce que nous ne pourrions évidemment en aucun cas accepter.

 

Il n’y aura pas de déclaration supplémentaire de notre part outre notre point presse et ce communiqué.

 

Jocelyne Haller, membre de la coordination de solidaritéS

Jean Batou, membre de la coordination de solidaritéS

Brigitte Studer, membre de solidaritéS et conseillère municipale en Ville de Genève