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Communiqué de presse · Mardi 30 août 2016

Le Conseil d’Etat vient d’abattre ses cartes : la RIE3 à Genève, ce serait 440 millions de moins pour le canton et les communes au profit des grandes entreprises et de leurs plus gros actionnaires. En réalité, sans doute plus. Et ce n’est qu’un début, puisque la droite fédérale et les milieux patronaux parlent déjà d’une RIE4...

 

La Table Ronde n’aura donc servi qu’à avaliser dans les grandes lignes un projet annoncé dès le début par l’exécutif, la Fédération des entreprises romandes et le Groupe des entreprises multinationales. Ce projet s’inscrit dans la droite ligne d’une politique économique qui mise uniquement sur les services financiers et le trading aux dépens du secteur secondaire, dont l’emploi a encore reculé de 1,4% cette année.

 

Marché de dupes

Alors que les cadeaux fiscaux aux nantis consentis depuis 15 ans ont déjà réduit les recettes publiques de plus d’un milliard par an, le gouvernement annonce une baisse supplémentaire de près d’un demi-milliard aux dépens des principales dépenses de l’Etat : hôpital, aide à domicile, enseignement, logement subventionné, assurances sociales, culture, éducation etc. Les compensations annoncées ne représenteraient guère que 20% de ces pertes, et la moitié de celles-ci ne seraient que temporaires... Il s’agit clairement d’un marché de dupes, dans la droite ligne des politiques néolibérales les plus brutales, raison pour laquelle Ensemble à Gauche a quitté la Table Ronde et dénoncé cette mascarade dès le mois de juin.

 

Proposition indécente

Alors que son projet de budget 2016 a été rejeté par le Grand Conseil unanime ; alors qu’il a été incapable de négocier un compromis avec la fonction publique, l’acculant à faire sept jours de grèves et à descendre dans la rue par milliers ; le gouvernement cantonal est prêt à tout aujourd’hui pour « vendre » son projet à la population. Quelques millions pour la conciliation vie professionnelle-vie privée, pour la formation professionnelle et pour les transports publics, devraient ainsi faire accepter des coupes prévisibles de centaines de millions dans les services publics et les assurances sociales. De qui se moque-t-on ?

Pour faire avaler la pilule et obtenir une majorité devant le corps électoral, l’exécutif cantonal annonce aussi qu’il est prêt à laisser filer les déficits. Mais une fois ses objectifs fiscaux atteints, il n’aura évidemment aucune peine, invoquant l’augmentation prévisible de la dette, à justifier un programme de réductions des prestations à la population, mais aussi des postes et des salaires de la fonction publique, plus brutal encore que celui qu’il avait concocté en 2015.

 

Fiscalité pour les nantis

Le Conseil d’Etat déclare la guerre à la population en détruisant progressivement toute forme de solidarité fiscale au profit d’une économie inféodée à la place financière et au secteur du trading international. Il essaie de nous faire croire que la baisse massive des taux d’imposition permettrait de défendre l’emploi, alors qu’elle aboutirait à une réduction des postes dans le public sans aucune garantie de compensation dans une économie de casino très sensible aux fluctuations des marchés financiers.

Face à cette provocation, solidaritéS, membre d’Ensemble à Gauche, appelle la gauche politique, syndicale et associative cantonale et communale à se rassembler pour dire NON à ce programme qui sacrifie les intérêts de l’écrasante majorité à l’accroissement sans fin des profits des plus grosses sociétés et de leurs actionnaires.

 

Résistons dans les urnes et sur le terrain

Nous appelons à renforcer le front référendaire contre la RIE3 au niveau fédéral et cantonal ; à défendre un modèle de développement économique qui développe la place industrielle genevoise ; à renforcer un Etat social au service des citoyen·nes, qui fournisse les services indispensables à la population et à l’environnement ; à mobiliser au coude à coude les usager·ères et les salarié·e·s du secteur public pour mettre un cran d’arrêt à la politique rétrograde d’un Conseil d’Etat aux ordres des privilégiés.

 

Contacts :

Jean Batou, député Ensemble à Gauche

Pablo Cruchon, secrétaire de solidaritéS