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Photo : Demir Sönmez

 

Communiqué de presse · Mercredi 8 octobre 2014

Plusieurs blessés, des voitures cassées, des déprédations de toutes sortes, voici le bilan de la journée de fanfaronnade policière du 4 octobre créée uniquement pour servir de campagne de propagande à M. Maudet. Quoi qu'on puisse penser des déprédations commises, la véritable provocation samedi résidait avant tout dans la vaste opération de propagande mise en place par le Département de la sécurité, responsable réel de la situation au soir du 4 octobre.

 

Méprisant l'intelligence des citoyen-ne-s genevois en montant de toute pièce une escroquerie historique pour se mettre en scène tel un général des armées, M. Maudet a dépensé l'argent des contribuables pour monter une opération de publicité à sa gloire, tout en déployant un dispositif répressif hallucinant (contrôles de police massifs à Plainpalais, prises d'identité, etc.). Cette démonstration de « force » aura tourné à la pitrerie risible et de mauvais goût !

Outre le caractère inacceptable du cortège de M. Maudet, les événements de samedi dernier ont une dimension politique. En effet, ils découlent directement d'une politique sécuritaire toujours plus répressive menée par le tandem PLR Jornot - Maudet. Qu'il s'agisse de la réduction continuelle des droits fondamentaux, les entraves et chicanes permanentes à la liberté de manifester ou de l'usage des droits démocratiques dans l'espace public, de la criminalisation des migrant-e-s, de la gestion répressive de la pauvreté ou encore de l'utilisation de la prison comme outil central de régulation des problèmes sociaux, la violence institutionnelle et sociale est toujours plus forte.

 

Quand l'austérité lamine tout, sauf les budgets pour la répression

Le projet de budget 2015 du gouvernement nous le rappelle crûment. Alors que d'innombrables coupes budgétaires suppriment les prestations aux plus démuni-e-s, que les conditions de travail des travailleur-euse-s de l'Etat sont frontalement attaquées, que la pérennité des institutions pourvoyeuses de soins et de prestations à la population est sans cesse menacée, que les transports publics seront rabotés, le gouvernement augmente le budget du département de la sécurité, afin d'engager plus de policiers (7,4 mio.), de réaliser de nouvelles prisons (24 mio. pour la Brenaz 2), bref d'intensifier sa politique du tout-répressif. Le gouvernement genevois, non content d'essayer de museler les oppositions politiques populaires, délaisse clairement la prévention sociale (aide aux plus démuni-e-s) pour favoriser une gestion purement répressive de la pauvreté. C'est entre autres cela que les manifestant-e-s de samedi ont voulu dénoncer. Pour seul accueil, ils ont eu droit à un dispositif policier disproportionné. De quel côté était la vraie provocation ?

Dans ce contexte, cet usage politique de l'histoire « fantasmée » conduisant à une commémoration ridicule et onéreuse, qui voulait mettre en scène l'apologie de cette politique liberticide et antisociale a tourné court. La fanfaronnade policière du 4 octobre dernier ne pouvait ainsi que mener à une situation tendue. Nous condamnons fermement M. Maudet pour sa responsabilité dans cette affaire. C'est un véritable front de résistance à cette politique de violence sociale qu'il faut désormais construire. solidaritéS entend y participer activement !

Pablo Cruchon

Photo : Demir Sönmez