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20.11.08 : Institution de l'assemblée Constituante
Madame la présidente,
Mesdames et Messieurs les Constituants et Constituantes...

Il y a un mois, un – petit ! – tiers des électrices et électeurs genevois ont élu leurs représentant-e-s à la Constituante. Malheureusement, et cela devrait nous engager à une modestie certaine dans cette enceinte, le verdict des urnes ne reflète que partiellement l’opinion de la population.

Tout d’abord, parce que près de la moitié des gens qui vivent et travaillent à Genève sont étrangers-ères et n’ont pas le droit de vote, ce qui constitue un déni démocratique auquel nous ne saurions consentir, ensuite parce que les enjeux de cette constituante «à froid», sans mandat clair ni exigence populaire manifeste, paraissent nébuleux pour la majorité des gens; enfin, car nombre des listes en présence n’ont pas contribué à clarifier le débat.

L’astuce des concepteurs de cette constituante, largement relayée par certains médias, a été d’en appeler à la «société civile», par opposition à la «classe politique», censée quant à elle soudain représenter plus ou moins l’Etat, et non plus la diversité politique des électeurs-trices et la population de manière plus générale. Mais pour nous, les travaux de cette constituante seront clairement politiques, quels que soient les artifices visant à occulter les contradictions et les tensions sociales qui se reflèteront – et qui doivent nécessairement se refléter – dans nos travaux.

Assurer la défense et l’extension des droits sociaux, comme celui à un salaire minimum par exemple, en faveur duquel nous venons de faire aboutir une initiative populaire cantonale, lutter contre toutes les discriminations et défendre les prérogatives populaires, voilà ce que nous ont demandé les électeurs-trices de solidaritéS. Ils ont voulu dans ce sens garantir la présence d’élus et d’élues de la gauche combative dans cette Constituante, porteurs-euses d’un vrai projet de rupture radicale avec l’ordre économique et social dominant. Nous nous efforcerons ici de répondre à cette attente.

En effet, le mouvement politique solidaritéS rassemble des femmes et des hommes qui ont la volonté de promouvoir une société solidaire. C’est pourquoi, nous appelons - au quotidien - la population à se mobiliser pour défendre ses droits et mènerons le même combat à la constituante sans en retrancher la moindre parcelle !

Sur le fond: nous refusons d’emprisonner l’action politique, sociale et syndicale dans le cadre de prétendues «contraintes économiques», qui servent les intérêts des milieux dominants et dont la crise actuelle du capitalisme montre bien qu’elles conduisent à l’impasse.

60 ans après la proclamation de la Déclaration Universelle des Droits humains, quelle «con- trainte» justifie que l’on ne réduise pas massivement les émissions de gaz à effet de serre qui menacent la vie, en renonçant aux risques inacceptables du nucléaire. Quelle «contrainte»  justifie la hausse du cours des céréales qui aggrave la famine? Quelle «contrainte» justifie l’augmentation du nombre des working poor? Quelle «contrainte» encore justifie l’essor du chômage et de la précarité, en même temps que le surtravail et les heures supplémentaires?

Ce sont les diktats du profit privé qui mettent en cause le bien-être de la majorité. Nous pensons qu’il faut sortir de cette logique mortifère en défendant un projet socialiste, féministe et écologiste, fondé sur une réelle démocratie politique et économique.

L’appropriation et la gestion sociales des principales richesses peuvent seules – à terme -garantir la satisfaction des besoins de tous et toutes, promouvoir l’égalité et lutter contre les discriminations, en particulier à l’égard des femmes. L’engagement écologiste est, dans le même sens, une question de vie ou de mort: il exige une solidarité planétaire, y compris avec les générations futures, et implique aussi une rupture radicale avec l’ordre économique actuel.

Voilà, Mesdames et Messieurs, les convictions qui fonderont nos interventions ici comme ailleurs !