tunisie-0Samedi 10 octobre, le lendemain de l'attribution du prix Nobel de la paix au Quartet parrain du dialogue national en Tunisie, douze militants de la gauche révoliutionnaires en Tunisie, actifs dans le Front populaire (regroupement des forces de la gauche tunisienne) ont été condamnés à une peine de prison de 8 mois par le tribunal de Sidi-Bouzid (la ville qui a été le point de départ de la révolution tunisienne le 14 janvier 2011).

 

Ces militants ont été condamnés pour avoir :

– participé à des manifestations organisées par l'Union des diplômés chômeurs (UDC)

– pris part ou organisé des protestations sociales

– photographié ou filmé des manifestations

Les jeunes condamnés sont :

– Montassar Haamdi

– Zayer Sammari

– Nizar Bakkari

– Karim Fadhel

– Ali Fadhel

– Hatem Fadhel

– Jamil Fadhel

– Nejib Bakkari

-Jawhar Bakkari

– Seif Haamdi

– Ammar Guendouzi

Il est à noter que les trois militants Fadhel sont de la même famille et sont engagés dans toutes les luttes sociales et pour les causes justes avant et après le déclenchement de la révolution de 2011. Ils étaient aussi très actifs dans le processus révolutionnaire et dans mise en œuvre des actions du Front populaire dans leur région.

Hatem Fadhel est condamné pour soi-disant la participation à des protestations des travailleurs des chantiers alors qu'il est fonctionnaire de son état!

Quant à Jamil Fadhel, il est accusé d'avoir photographié des processions de manifestations populaires alors qu'il subissait une opération chirurgicale à l'hôpital de Sousse!

Par ailleurs d'autres groupes de jeunes de Foussana, dans la wilaya de Kasserine (centre-ouest du pays) et de Sers, dans la wilaya du Kef (nord-ouest), sont poursuivis pour des affaires de rassemblement public et d'atteinte aux biens publics qui remontent à janvier 2011 bien qu'une loi de 2014 et toujours en vigueur dépénalise les actes commis entre le 17 décembre 2010 et le 28 février 2011 qui ont « conduit à la réalisation et au succès de la révolution ».

Il n'y a aucun doute qu'on veut punir tous ces militants pour leur engagement et leur activisme que ce soit dans les luttes sociales, contre les inégalités régionales, contre la marginalisation ou pour les questions écologiques. Aussi scandaleux que ça puisse paraître, leur condamnation intervient à un moment où le gouvernement de la coalition, entre les forces de la contre-révolution, les pseudo-modernistes de Nidaa et les islamistes d'Ennahda, fait toutes sortes de manœuvres et de pressions en vue de blanchir et de réhabiliter les criminels de l'ère Ben Ali à travers un projet de loi sur la « réconciliation » économique et financière.

Ce gouvernement n'hésité pas à jeter en prison les jeunes de la révolution en criminalisant les protestations populaires et les mouvements sociaux en dépit du fait que la nouvelle Constitution tunisienne les garantisse.

Ces militants constituent la flamme du processus révolutionnaire débuté en 2011. Ce sont eux qui, avec d'autres miltant.E.s politiques et syndicalistes de divers horizons, font face au retour de l'Etat brutal, se mobilisent contre le projet de blanchiment des corrompus de l'ère Ben Ali et résistent quotidiennement à la remise en cause des acquis sociaux et des libertés démocratiques arrachés avant et après le déclenchement de la révolution tunisienne.

SOLIDARITE AVEC CES MILITANTS QUI ONT PARTICIPE A LA REVOLUTION TUNISIENNE QUI A CHASSE LE DICTATEUR BEN ALI

– Pour leur libération immédiate et sans conditions

– Pour l'abandon de toutes les accusations portées contre eux.

– Non au retour de l'Etat répressif en Tunisie