refugeSix migrant-e-s, requérant-e-s d'asile, ont trouvé refuge, dimanche 8 mars 2015, dans l'église Saint-Laurent à Lausanne. Venant d'Erythrée, ces jeunes ont fui un régime militaire, tortionnaire et brutal, qui fait régner la terreur sur la population habitant ce pays. Après une errance dans des conditions épouvantables, à travers le Soudan, la Lybie, après avoir échappé à la mort dans la traversée de la mer méditerannée, ils-elles ont échoué en Italie, où il n'existe pas des conditions minimales d'accueil.

 

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) l'avait du reste constaté dans un arrêt récent (arrêt Tarakhel), rendu contre la Suisse, « l'hypothèse qu'un nombre significatif de demandeurs d'asile renvoyé vers ce pays (l'Italie) soient privés d'hébergement ou hébergés dans des structures surpeuplées dans des conditions de promiscuité, voire d'insalubrité ou de violence, n'est pas dénuée de fondement ».

Ces jeunes migrant-e-s ont alors continué leur route pour trouver un pays qui puisse leur accordé l'hospitalité, pour poser leurs bagages de souffrances et tenter de se construire un avenir. La Suisse, signataire des Accords de Dublin, qui stipulent que les requérant-e-s d'asile doivent déposer leur demande dans le premier pays membre où ils sont arrivés, n'a même pas examiné sur le fond les requêtes d'asile que ces jeunes érythréens ont déposées. Les autorités ont prononcé un refus d'entrée en matière et ont décidé leur renvoi.

L'ouverture d'un refuge est dicté par un état de nécessité, garantir la sûreté de ces jeunes migrant-e-s. C'est une mesure d'urgence. Les défenseurs du droit d'asile demandent au gouvernement vaudois qu'il prononce un moratoire sur les renvois en Italie et examine sur le fond les requêtes d'asile déposées. Les Accords de Dublin prévoient une clause dite de souveraineté, qui permet de faire exception au système d'examen par le premier pays où les migrant-e-s ont été enregistrés. Le canton de Vaud, organe d'exécution des renvois, doit d'une part surseoir à ces renvois et, d'autre part, demander au Secrétariat d'Etat aux migrations que la Suisse actionne cette clause de souveraineté. Il en va du respect le plus élémentaire des droits fondamentaux des migrant-e-s concerné-e-s.

Le mouvement solidaritéS appuie le Collectif R qui organise le refuge de Saint-Laurent à Lausanne. Nous sommes totalement solidaires de cette lutte des migrant-e-s et des défenseurs du droit d'asile.

Signez le manifeste en ligne sur http://www.desobeissons.ch/